Restauration d’un patrimoine industriel au service de l’attractivité touristique (24)
Au cœur du Périgord blanc, la commune nouvelle de Boulazac Isle Manoire, réputée ville industrielle et touristique à la fois, s’est engagée dans la mise en valeur de son patrimoine ferroviaire. Elle vient notamment de racheter une ancienne halle de marchandises et les terrains alentours. De nouvelles perspectives touristiques sont sur le point d'émerger.
À un carrefour ferroviaire où se croisent les lignes d’Agen, Brive, Bordeaux Périgueux, la gare de Niversac mise en service en 1861 représente un patrimoine industriel d’exception, sur un territoire emblématique de la tradition ferroviaire. « Aujourd’hui encore, les trains Corail sont rénovés dans les ateliers de Périgueux, explique le maire Jacques Auzou, également président de l’agglomération Le Grand Périgueux. La restauration de la halle s’inscrit dans notre logique de valorisation de cet héritage. Avant cela, nous avions déjà rénové et mis en lumière le château d’eau qui alimentait les locomotives à vapeur en eau. Plus récemment, nous avons également acheté une voiture de voyageurs datant de 1929 et classée à l’inventaire des Monuments historiques. »
Un appel à projets de l’agglo
Quant à la halle aux murs en brique avec colombages dont la structure était posée sur des pieux en bois, sa restauration a nécessité trois ans de travail et un budget de 550 000 €. Pour la financer en partie, la ville avait en 2020, proposé son idée au Grand Périgueux. Avec 22 % du produit intérieur brut du territoire et 3 millions de touristes par an, le tourisme est une filière prioritaire. L’agglo avait lancé ainsi un appel pour accompagner les projets privés ou publics concourant à la compétitivité touristique du territoire. « Le dossier de rénovation de la Halle de marchandise de Niversac a été retenu, avec à la clé la subvention maximum de 100 000 €. Pour les projets privés, le plafond est de 37 500 € », précise Ketty Vaillant-Lambert, directrice générale de l’office du tourisme intercommunal qui instruit les dossiers. Avec ce choix, ce n’est pas seulement la stratégie de conservation du patrimoine qui a été soutenue, mais bien l’engagement pour une offre touristique plus large : « C’est une réalisation cohérente avec la stratégie touristique, mais aussi avec les choix de mobilité sur notre territoire. Il est intéressant de ramener une attractivité à Niversac, située à une extrémité de Boulazac, à 20 minutes du centre. De plus, la ville a souhaité réouvrir la halte ferroviaire qui fonctionne aujourd’hui avec un élargissement des créneaux horaires ; elle a créé un parking de covoiturage et une voie verte, autant d’actions réalisées avec le soutien intercommunal, et qui concourent à la multiplication des moyens de déplacement », poursuit la directrice générale.
Des trains qui circulent
Début 2023, la halte ferroviaire fonctionne quotidiennement avec des trains entre les différentes communes, en particulier la navette ferroviaire de Périgueux à Boulazac et jusqu’à Niversac. Un nouveau mode de mobilité douce apprécié bien sûr par les touristes, mais aussi par les habitants tout au long de l’année.
Côté budget, la dépense s’élève pour la totalité de l’opération (achat de la halle et des terrains, restauration du château d’eau et de la halle, achat du wagon, aménagement de la voie douce) à 1,2 million d’euros, financés par une subvention de l’État de 250 000 €, 100 000 € par le Grand Périgueux, le reste est assuré en autofinancement par la Ville.
Une opportunité inattendue
Mais quelle activité fallait-il installer dans cette halle décalée ? La Ville a sollicité des restaurateurs pour occuper une partie de la halle ou la voiture de voyageurs (l’occupation de cette dernière n’est toujours pas fixée), tout en étudiant également avec l’agglo la possibilité d’ouvrir un bureau d’information touristique intercommunal. Mais à l’automne 2022, coup de théâtre dans le paysage touristique périgourdin : la ville de Périgueux reprend la compétence tourisme, gérant désormais les questions touristiques sur son périmètre. En conséquence, l’office intercommunal, poursuivant sa mission sur le reste du territoire, n’a plus sa place à Périgueux et doit trouver un hébergement… Les 220 m² de la halle accueillent donc, depuis janvier 2023, l'équipe de l’office de tourisme intercommunal, pour un loyer de 3 000 € mensuels. « Avoir notre siège à Niversac est une réelle opportunité de faire découvrir aux touristes l’ensemble de notre territoire. Cet ancrage et les services alentour, notamment le parking pour les autocars et la navette ferroviaire nous offrent un grand confort », estime Ketty Vaillant-Lambert. Un sentiment partagé par le maire : « Reconvertir l’offre touristique à partir de Niversac s’impose comme une évidence et permettra de mettre en valeur d’autres lieux du territoire. » Pour relever le défi, il est vrai que les châteaux, abbayes, musées, jardins, sites archéologiques ou grottes internationalement reconnues ne manquent pas sur ce territoire. Sans compter la piscine communautaire (ses cinq lignes d’eau de 25 mètres) dont l’ouverture est prévue au printemps 2023 pour le plaisir là encore des touristes autant que des habitants.
L’opération en chiffres
- 1,2 million d’euros : coût total
- 250 000 euros : subvention État
- 100 000 euros : subvention Le Grand Périgueux
- 950 000 euros : autofinancent de la commune
Commune nouvelle de Boulazac - Isle - Manoire
Nombre d'habitants :
Jacques Auzou
Grand Périgueux
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