Parité - A Rennes, pas de quotas de femmes, mais de la volonté politique
A Rennes, seule ville française ayant obtenu le label Egalité professionnelle délivré par l'Afnor, la politique en faveur de l'accès des femmes aux postes de direction s'intègre dans une démarche globale d'égalité entre les sexes développée depuis 25 ans. Elle figure parmi les six objectifs du plan d'actions pour l'égalité professionnelle de la période 2011-2013. Et se traduit par la possibilité pour les femmes de bénéficier de formations proposées dans le cadre d'un "plan d'accompagnement au management", qui s'adresse, sans discriminations, aux femmes et aux hommes.
Toute une série d'actions complémentaires visent l'égalité aussi bien pour les cadres que les autres agents de la collectivité. Elles reposent, depuis plusieurs années déjà, sur l'aménagement du temps de travail, pour permettre aux agents des deux sexes de concilier plus facilement leur vie professionnelle avec leur vie familiale. Exemple : la mairie évite de programmer des réunions en fin d'après-midi. Un autre levier de l'égalité est la lutte contre la précarité par la réduction du travail à temps partiel non choisi, notamment chez les femmes. La baisse des écarts de salaires entre les hommes et les femmes repose, elle, sur un rapprochement des rémunérations des filières technique et administrative, grâce à des "crédits spécifiques". Il faut rappeler que la première filière, constituée à majorité d'hommes bénéficie traditionnellement de rémunérations plus généreuses que la seconde, qui est constituée majoritairement d'emplois féminins.
La mixité est développée en application du principe selon lequel "les hommes et les femmes peuvent occuper tous les postes", témoigne Claudine Larzul, responsable de la mission Egalité professionnelle de la ville. A niveau de compétences égal, une femme candidate à un poste d'ingénieur à la mairie a donc autant de chances d'être recrutée qu'un homme. Le principe est d'ailleurs, aussi, vrai pour un homme qui serait candidat à un emploi d'infirmier, souligne Claudine Larzul.
Ces actions sont complétées par une sensibilisation forte du personnel. En particulier pour lutter contre les stéréotypes, des femmes cadres de la ville ont déjà témoigné de leur parcours professionnel auprès de leurs collègues. Des hommes qui ont choisi de travailler à temps partiel ont fait la même démarche.
Les résultats de ces diverses actions, mesurés chaque année par "un rapport de situation comparée des hommes et des femmes" présenté aux instances paritaires, sont tangibles : 40% des cadres du "comité managérial", c'est-à-dire le cercle restreint des décideurs qui entourent le directeur général des services, sont des femmes. Certaines occupent même des fonctions traditionnellement dévolues au sexe dominant, comme la voirie et les finances.