Tourisme / Finances - Relèvement de la taxe de séjour : Paris ouvre le bal
En juillet dernier, Anne Hidalgo s'était montrée très en pointe pour défendre l'idée d'un relèvement des plafonds de la taxe de séjour, notamment sur l'hôtellerie de luxe (voir notre article ci-contre du 16 juillet 2015). Dans une démarche très inhabituelle, la maire de Paris avait même signé un communiqué commun avec Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale et ancien président du conseil général de Seine-Saint-Denis, et Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Ile-de-France, pour demander au gouvernement de ne pas s'opposer à la réforme. Après diverses péripéties, le principe d'un relèvement du plafond de la taxe de séjour a finalement été acté dans la loi de finances pour 2015 (voir notre article ci-contre du 6 janvier 2015).
Doublement de la taxe pour l'hôtellerie de luxe
C'est donc très logiquement qu'Anne Hidalgo s'est saisie de l'occasion pour faire adopter par le Conseil de Paris, réuni du 9 au 11 février, une hausse généralisée de la taxe de séjour, ciblant plus particulièrement l'hôtellerie de luxe.
A compter du 1er mars 2015, la taxe de séjour passe donc de 1,5 euro par client et par jour à 3 euros pour les 5 étoiles et à 4 euros pour les établissements labellisés "palaces". Les hôtels 4 étoiles devront s'acquitter de 2,25 euros, les hôtels 3 étoiles de 1,5 euro et les hôtels 2 étoiles de 90 centimes (au lieu de 78 centimes auparavant).
Dans le même temps, le Conseil de Paris a voté l'instauration, pour les meublés et chambres d'hôtes, du régime de la taxe de séjour au réel. Ceci permettra à la ville de Paris de faire appel aux professionnels de la location en ligne - du type Airbnb - pour collecter la taxe de séjour sur cette activité. Au total, ces diverses dispositions devraient rapporter 40 millions d'euros supplémentaires par an au budget de la ville, soit un doublement de la recette actuelle.
Il faut y ajouter - statut particulier de Paris oblige - une seconde délibération instituant, au profit du département de Paris, une taxe additionnelle à la taxe de séjour et à la taxe de séjour forfaitaire, "comme 36 départements en ont déjà fait le choix". Cette taxe additionnelle devrait rapporter 8 millions d'euros supplémentaires par an, qui seront affectés "à la poursuite des investissements de la collectivité parisienne en faveur de son attractivité touristique".
Une "modernisation" de la taxe de séjour
Raisons invoquées pour justifier ce prélèvement supplémentaire de 48 millions d'euros sur l'hôtellerie parisienne, présenté par l'exposé des motifs comme une "modernisation" de la taxe de séjour : l'introduction de davantage de progressivité (la taxe sur les cinq étoiles double, alors que celle sur les deux étoiles progresse seulement de 15%) ; le rétablissement d'une concurrence plus équitable du fait de l'inclusion des meublés, des chambres d'hôtes et des locations sur internet ; le maintien - malgré le relèvement - d'un avantage concurrentiel au profit de Paris (l'exposé des motifs évoque ainsi des taxes de séjour de 5 euros pour un quatre étoiles à Florence et Venise, de 5% du prix de la chambre à Berlin, de 8,75 euros à Bruxelles...).
Il reste maintenant à savoir combien de collectivités vont suivre l'initiative de la ville de Paris et profiter du relèvement des plafonds instauré par la loi de finances 2015 pour relever les taux de leur taxe de séjour.
Jean-Noël Escudié / PCA
Paris adopte une surtaxe de 20% sur les résidences secondaires
Le Conseil de Paris a approuvé, le 10 février, une augmentation de 20% de la taxe sur les résidences secondaires, une mesure qui devrait rapporter à la ville 15 millions d'euros en 2015.
Rappelant que Paris compte 92.000 résidences secondaires, Ian Brossat, adjoint au maire de Paris en charge du Logement, estime que cette mesure favorisera la remise sur le marché de logements parfois inoccupés les "trois quarts de l'année".
AFP