social - Réforme de la formation professionnelle : les syndicats prennent position
Le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) doit donner son avis sur la réforme de la formation professionnelle le 3 avril prochain. Après quoi, une conférence quadripartite, rassemblant l'Etat, les syndicats, le patronat et les régions, et présidée par Christine Lagarde, ministre de l'Economie, sera organisée en avril. Une conférence qui sera préparée par le groupe de travail dirigé par Pierre Ferracci, président du groupe d'expertise Alpha. Les syndicats CFDT, CGT et FO, qui ont été auditionnés par le COE les 6 et 13 mars, ont déjà fait connaître leurs positions. Ils demandent de clarifier les objectifs de la formation professionnelle et de déterminer le rôle de chacun des acteurs et son périmètre d'intervention. Parmi les priorités de la CFDT figurent ainsi la définition des objectifs, l'amélioration de la gouvernance des différents systèmes de formation et du système paritaire. Pour la CGT, il est nécessaire de mieux préciser la place et le rôle de chacun des acteurs : "Qui produit la norme ? Qui met en oeuvre ? Qui collecte ? Qui gère ?", demande ainsi le syndicat, qui propose des outils pour mettre en oeuvre la réforme, comme la création d'un service public régional de la formation. Autre demande des syndicats : l'évaluation des dispositifs et des actions initiés par chacun des acteurs de la formation professionnelle, la question du financement du paritarisme et l'amélioration de l'accès à la formation. Force ouvrière propose ainsi d'organiser une véritable synergie d'acteurs pour les publics les plus fragilisés, permettant d'éviter le parcours du combattant par la création de pools partiaires au niveau territorial. FO préconise aussi de mieux accompagner les PME/TPE dans leurs démarches de formation pour les salariés et d'aller progressivement vers une obligation de formation pour l'ensemble des salariés. La CFDT demande quant à elle une amélioration de l'accès à la formation des jeunes sans qualification, des salariés peu ou pas qualifiés et des salariés des PME/TPE. De son côté, la CGT souhaite que "chaque primo-demandeur d'emploi, chaque demandeur indemnisé ou non, bénéficie d'un parcours d'insertion sociale et professionnelle sécurisé", avec une priorité d'accès à la formation donnée aux salariés les plus exclus (femmes, travailleurs faiblement qualifiés, salariés à temps partiel, précaires, handicapés, immigrés). Dernier point : l'offre de formation. La CFDT souhaite une amélioration et une labellisation de l'offre, tandis que FO préconise d'engager une réflexion sur le sujet. FO propose aussi d'améliorer l'accès à l'information sur les dispositifs de la formation professionnelle pour les salariés et les entreprises.
Emilie Zapalski
Afpa : les régions interpellent à nouveau le gouvernement
"Les conseils régionaux réaffirment leur attachement à un service public régional de la formation de qualité, dont l'Association de la formation professionnelle pour les adultes (Afpa) doit rester une des pièces maîtresses", a fait savoir l'Association des régions de France, mardi 18 mars. "Ils ne seront pas les fossoyeurs de l'Afpa du fait des décisions imposées par l'Etat" et "ne souscrivent pas à l'option immédiate du tout-marché", poursuit-elle dans un communiqué. Elle annonce qu'elle entend réitérer sa demande à l'Etat d'un moratoire de deux ans pour le transfert des compétences de l'Afpa aux régions. Une demande qu'elle s'était vu refuser en janvier.
M.T.