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Formation - Réforme de la formation professionnelle : les dix propositions de la FFP

A l'heure où le groupe multipartite sur la formation professionnelle finalise ses conclusions, la Fédération de la formation professionnelle (FFP) a livré sa vision de la réforme. Dix propositions sont ainsi avancées, parmi lesquelles deux idées phares : la création d'un compte épargne formation individualisé, alimenté notamment par le droit individuel à la formation (DIF) et les RTT, et géré par des organismes indépendants, et l'instauration d'un chèque-formation permettant de financer immédiatement une formation ou d'être porté au crédit du compte épargne formation. "C'est une idée qui fonctionne déjà en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Allemagne et c'est un élément fort pour motiver les individus", a souligné Jean Wemaëre, président de la FFP. Autre proposition : "Mettre en place une déduction fiscale pour inciter les personnes à se former, pour les personnes non imposables, une prime pour la formation, et instaurer une TVA à taux réduit (5,5%) pour les prestations de formation". Une manière de transformer ces prestations en véritables services à la personne. "A l'heure actuelle, quand vous achetez un produit de formation à votre compte, vous le payez dans sa totalité, si vous passez par Acadomia, vous bénéficiez de déduction fiscale ! Il y a une distorsion de concurrence", a déploré Jean Wemaëre. Sur le même thème, la FFP demande à ce que l'Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) ne reçoive plus de subventions de l'Etat. La fédération propose aussi d'harmoniser le statut des jeunes avec un contrat de travail, que le jeune soit en stage, en insertion ou en contrat de professionnalisation. Ce contrat lui permettrait de percevoir 50% du Smic minimum. Enfin, elle considère qu'il faut décloisonner les dispositifs et utiliser les comités de coordination régionaux de l'emploi et de la formation professionnelle (CCREFP) comme instance pivot de la formation et de l'emploi dans la région. "Il faudrait mettre tous les financements dans un pot commun, mais c'est ce qui est le plus difficile : les enjeux sont importants et tous les financeurs s'arc-boutent", a souligné Jean Wemaëre. "Touche pas à mon tiroir-caisse", a résumé Jean-François de Zitter, vice-président de la FFP.

La présentation de ces propositions a aussi été l'occasion pour la fédération de donner son point de vue sur la réforme en cours. "Pour le moment, on ne sent pas dans les propositions un grand souffle ; on en est davantage à des ajustements à la marge", a regretté Jean Wemaëre. "Il y a un fossé entre les ambitions initiales du président et les propositions du groupe", a également noté Jean-François de Zitter. Pour sa part, Pierre Courbebaisse, vice-président de la FFP, a pointé l'affrontement partisan qui existe entre l'Etat et les régions, et l'opposition sur le terrain entre les régions et les partenaires sociaux. "La cohésion territoriale est pourtant primordiale, il faut un seul endroit pour la concertation, le CCREFP, rassemblant tous les acteurs, avec, pourquoi pas, une présidence tournante."

Emilie Zapalski