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Formation professionnelle - Réforme de la formation : Nicolas Sarkozy veut plus de cohérence territoriale

A l'occasion d'un déplacement le 16 mai 2008 à Melun (Seine et Marne), consacré à la politique de l'emploi, Nicolas Sarkozy a mis en avant ses attentes sur la réforme de la formation professionnelle. Le président de la République lui assigne trois objectifs : utiliser les fonds consacrés à la formation de manière plus juste et plus efficace, limiter les déperditions et donner aux actions de formation professionnelle une cohérence territoriale, en particulier au niveau régional. "Il n'est plus possible que l'Etat, les régions et les branches professionnelles conduisent des stratégies qui ne sont absolument pas coordonnées en la matière", a-t-il souligné. Concernant la démarche à suivre, Nicolas Sarkozy a tenu à préciser qu'il n'était pas question de tout changer, de faire "table-rase". Ni de revenir sur la décentralisation aux régions de la formation des demandeurs d'emploi, même si "cela ne devrait pas les dispenser de coordonner davantage leur action avec celle des autres acteurs et les partenaires sociaux dans le respect de chacun". Il a rappelé le travail réalisé par le groupe de Pierre Ferracci. Les conclusions, qui doivent être présentées début juin, permettront de construire une feuille de route précise avec des points d'étape, des négociations et un calendrier. Sur cette base, le gouvernement enverra un document d'orientation aux partenaires sociaux. Les régions, quant à elles, seront "invitées à bâtir, selon des modalités à définir, avec les autres acteurs une véritable gouvernance territoriale de la formation professionnelle".
Lors de la dernière réunion du groupe de travail, c'est la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) qui a communiqué son propre diagnostic sur la formation professionnelle. Globalement, la DGEFP considère qu'il y a un réel démarrage des différents dispositifs de formation avec 50.000 personnes qui ont suivi en 2007 une action de VAE (validation des acquis de l'expérience), 170.000 contrats de professionnalisation qui ont été signés et 350.000 salariés qui ont suivi en 2006 une formation dans le cadre du droit individuel de formation (DIF). La DGEFP souligne aussi que 43.000 personnes ont bénéficié en 2006 d'un congé individuel de formation (CIF), un chiffre en hausse de 27% sur trois ans. Autre constat : la codécision se développe, même si elle reste encore minoritaire. Parmi les salariés qui se forment, 5 à 10% le font individuellement, dans le cadre du DIF. La part relevant d'une codécision n'est pas quantifiée. Enfin, la DGEFP s'est intéressée à la formation des demandeurs d'emploi : 75% des demandes qu'ils formulent ne débouchent pas sur une prescription de formation. Leur taux d'accès à la formation reste autour de 8 à 15%. La réunion hebdomadaire du groupe de travail multipartite doit aborder les questions de financement et de gouvernance du système de la formation professionnelle.

Emilie Zapalski