Personnes âgées - Réforme de la dépendance : les quatre groupes entament leurs travaux
Les 54 membres du premier des quatre groupes de travail sur la prise en charge de la dépendance se sont retrouvés le 2 février au ministère des Solidarités pour leur première réunion. Une réunion qu'avait tenu à introduire la ministre Roselyne Bachelot, en présence de sa secrétaire d'Etat de Marie-Anne Montchamp et du ministre en charge des collectivités, Philippe Richert. Ce groupe de travail, présidé par Annick Morel, inspectrice générale des affaires sociales, se consacrera à la thématique "Société et vieillissement". Il s'agit de "la thématique la plus générale, qui porte sur des valeurs, qui dessine un projet de société, qui s'interroge sur la place de la personne âgée dans notre société, qui doit conduite à changer notre regard sur le vieillissement", a commenté Roselyne Bachelot. Et la ministre d'insister sur le fait que la question du financement, auquel se consacrera le troisième groupe de travail, "n'est pas la seule question importante", comme le lui aurait confirmé la teneur des premiers échanges dans le cadre de son "tour de France" (série de débats en région) entamé avec Marie-Anne Montchamp. Comme pour les autres groupes de travail (à savoir "accueil et accompagnement des personnes âgées", "enjeux démographiques et financiers de la dépendance" et "stratégie pour la couverture de la dépendance des personnes âgées") qui devaient également tenir leur première séance cette semaine, "la feuille de route est serrée", sachant que les contributions des uns et des autres sont attendues pour le mois de juin, a rappelé Roselyne Bachelot, invitant les participants à être "créatifs et innovants".
Ces participants, ce sont neuf élus (dont un représentant de l'ARF, deux de l'ADF et deux de l'AMF), douze représentants associatifs, quinze "acteurs institutionnels" (CNSA, Unccas…), des membres des administrations centrales et quinze "personnalités qualifiées". La ministre a d'ailleurs relevé "la présence bien légitime de représentants des personnes handicapées" et a redit que celles-ci "participent activement à la préparation de cette réforme", à la fois parce que "de nombreuses problématiques sont communes" et parce que "les personnes handicapées sont également confrontées à la problématique du vieillissement et de la perte d’autonomie liée à l’âge". On connaît le mécontentement des associations du handicap depuis qu'il a été indiqué que la réforme de la dépendance ne concernera que les personnes âgées (voir notamment notre article du 11 janvier). Interrogée par la presse en marge de ce lancement, Marie-Anne Montchamp est revenue sur ce point : "Si la dépendance est un risque, le handicap, lui, est un état, une situation. Entretenir la confusion n'irait pas dans le bon sens", a-t-elle résumé, assurant par ailleurs que "l'esprit de la loi de février 2005 est bien respecté".
La secrétaire d'Etat s'est refusée à s'exprimer, par exemple, sur les propositions du rapport Vasselle présentées la veille : "Roselyne Bachelot et moi-même avons fait profession de nous interdire d'intervenir dans le débat avec nos propres idées", s'est-elle justifiée. Tout juste a-t-elle confirmé que le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2012 devrait inclure des "mesures de court terme" permettant de "régler la situation au moins pour l'année suivante, notamment sur le reste à charge des classes moyennes. "Puis il y aura la réforme, a-t-elle poursuivi, peut-être, effectivement, avec d'autres textes de loi."