Hébergement / Social - Qui sont les personnes accueillies dans le dispositif hivernal ?
La Fnars Ile-de-France rend publique une enquête réalisée en 2014 avec la Drihl (direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement) et intitulée "Qui sont les personnes accueillies dans le dispositif hivernal en Ile-de-France ?".
Il s'agit de la deuxième édition d'une étude réalisée sous la forme d'une "coupe transversale", autrement dit réalisée sur une journée donnée. Cette seconde vague a porté, en l'espèce, sur toutes les personnes présentes dans 82 structures d'Ile-de-France dans la nuit du 6 au 7 mars 2014, soit 1.377 ménages et 1.636 personnes (dont 848 dans Paris intra muros).
Le rapprochement entre la vague de 2014 et celle de 2013 montre une nette féminisation du public (+9 points) et un meilleur suivi par les travailleurs sociaux (72,6% contre 67,3%). En revanche, la précarité semble s'installer dans la durée : 71,8% des répondants indiquent qu'ils résident dans la même structure hivernale que le mois précédent (contre 52,3% en 2013) et 32,7% déclarent être en situation de précarité depuis plus de deux ans, contre 30,4% en 2013.
12% d'enfants parmi les personnes accueillies
Malgré ce décalage d'un an, les résultats dégagent un profil des personnes accueillies qui reste sans doute valable dans le temps. Par ailleurs, l'Ile-de-France concentre l'essentiel du dispositif d'hébergement d'urgence, même si les profils ne sont sans doute pas totalement transposables d'une région à l'autre.
Le premier enseignement réside dans la forte proportion de personnes isolées : elles représentent en effet 76,2% des répondants, contre 11,4% pour celles appartenant à une famille monoparentale. Les enfants représentent 11,8% des personnes présentes cette nuit-là. Les hommes sont majoritaires (61,2%), mais près de quatre répondant sur dix sont des femmes. L'âge moyen des adultes est de 40,1 ans, mais près d'un enquêté adulte sur quatre a plus de 50 ans.
En termes de nationalité, l'enquête dénombre 58,8% d'adultes étrangers ressortissants d'un pays hors Union européenne et 29,3% de ressortissants français. L'orientation vers les structures d'accueil s'est faite majoritairement par l'intermédiaire du 115 (59,8%), suivi par les Siao ou services intégrés d'accueil et d'orientation (22,6%). Un peu plus de la moitié des ménages enquêtés la nuit donnée ont été orientés vers des places sur Paris et 15,3% vers le Val-de-Marne.
Sans surprise, les personnes accueillies sont marquées par une forte précarité. Plus la moitié des intéressés indiquent ainsi être dans une situation précaire depuis au moins un an et 32,7% depuis plus de deux ans (dont la moitié depuis plus de cinq ans). Près des trois quarts d'entre eux (71,8%) étaient hébergés dans la même structure d'accueil hivernal dans le mois précédant l'enquête.
72,6% sont suivis par un travailleur social
Près d'un ménage sur deux (45,3%) est d'ailleurs accueilli au motif de "sortie de la rue, d'un hébergement de fortune ou d'un squat". Viennent ensuite, parmi les motifs d'admission, la sortie de structure d'hébergement (9,3%), l'arrivée récente en région parisienne ou en France (6,3%) et la perte de logement (6,3%). La question des ressources est également très prégnante : la moitié des ménages déclare être sans aucune ressource financière, contre 19,1% qui bénéficient de minima sociaux et 9,1% d'allocations autres que l'allocation chômage. Malgré ces situations très difficiles, environ huit ménages sur dix ont formulé des projets personnels auprès des enquêteurs (travail, logement, reprise d'études, formation...).
L'accompagnement social semble assez présent, puisque 72,6% des répondants déclarent être suivis par un travailleur social et 78,4% avoir une domiciliation administrative. En revanche, un ménage sur cinq (19,5%) indique ne bénéficier d'aucune couverture maladie.