Petite enfance : quels sont les critères de choix d'un mode de garde ?
Crèche, assistante maternelle, garde à domicile... Quelles sont les raisons qui poussent les parents vers un mode d'accueil plutôt qu'un autre ? Sont-elles (seulement) financières ? La diversité de l'offre influence-t-elle leurs choix ? Quelle est la part de la logistique dans tout ça ? Une étude de la Cnaf intitulée "Attentes et contraintes des parents déterminent le mode d'accueil de l'enfant" lève le voile sur certains poncifs.
La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) publie, dans la dernière livraison de sa lettre "L'e-ssentiel", les résultats d'une étude intitulée "Attentes et contraintes des parents déterminent le mode d'accueil de l'enfant". Elle part du postulat que "les déterminants actuels du choix du mode d'accueil sont mal connus". Ses résultats s'appuient sur une enquête administrée à un échantillon représentatif de 3.500 parents d'enfants nés en 2016.
Des différences selon le niveau de revenus
L'étude montre ainsi que les parents modestes biactifs avant la naissance de leur enfant gardent davantage eux-mêmes leur enfant que les familles biactives plus aisées. La probabilité que l'enfant soit gardé exclusivement au sein de la cellule familiale est ainsi trois fois plus élevée pour les familles modestes (revenu net imposable inferieur à 30.000 euros) biactives à temps plein avant la naissance de l'enfant. Conséquence logique : ces familles modestes biactives recourent moins souvent à une crèche que les familles de même profil mais disposant d'un revenu supérieur à 30.000 euros.
De leur côté, les familles monoparentales ont une probabilité plus faible de recourir à une assistante maternelle. De même, les familles mono-actives et biactives dont les revenus sont modestes ont, elles aussi, moins de chance de recourir à ce mode d'accueil. La Cnaf explique toutefois que "le critère de coût de l'accueil étant pris en compte dans la modélisation, les raisons d'un moindre recours de ces familles ne seraient donc pas financières, sans qu'il soit possible à ce stade d'identifier de raisons spécifiques".
Autre élément, plutôt contre-intuitif, qui ressort de l'étude : le travail le week-end ou la nuit n'influence pas le recours aux différents modes d'accueil. En revanche, les mères qui ont des horaires de travail plutôt souples ou qui peuvent facilement les modifier ont davantage recours à la crèche que celles mentionnant des horaires plutôt rigides.
Le souhait de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle conditionne le mode d'accueil
De façon prévisible, l'offre influe fortement sur les choix des parents. Ainsi, "la présence de crèches à proximité réduit la probabilité d'accueil par le parent exclusivement". A l'inverse, la présence d'assistantes maternelles n'a pas d'impact significatif sur le choix d'un accueil de l'enfant par l'un des parents. L'étude précise que "certaines familles réaliseraient ainsi un arbitrage entre l'accueil de leur enfant en crèche ou l'accueil de l'enfant par un des parents uniquement. Pour ces familles la seule solution d'accueil formel envisageable serait l'accueil en crèche".
De façon plus large, la proximité se révèle un facteur décisif dans le choix du mode de garde formel. Les horaires sont un autre facteur important. Par exemple, les familles déclarant très important la possibilité que l'enfant soit accueilli après 19 heures ont moins de chance que leur enfant soit gardé dans une crèche et n'ont pas davantage recours à une assistante maternelle. Enfin, les familles qui privilégient la question du coût, parmi les critères de choix d'un mode d'accueil, ont tendance à se tourner plus souvent vers un accueil en Eaje, plutôt qu'un autre mode d'accueil, toutes choses égales par ailleurs.
Au final, l'étude montre que le souhait de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle conditionne le mode d'accueil. De même, des attentes différenciées pour le bien-être et le développement de l'enfant conditionnent, pour les parents, le fait de choisir une assistante maternelle ou une crèche.