Transports - Quel visage aura le rail en 2020 ?
Dévoilée le 3 avril, l'étude du cabinet Accenture sur l'évolution du secteur ferroviaire se concentre sur le transport de passagers. Les deux prochaines porteront sur la maintenance du rail et sur le fret. Cette première étude passe en revue de grandes tendances et vise d'abord les entreprises que ce cabinet conseille - SNCF en tête - mais aussi les autorités organisatrices et collectivités locales conscientes des mutations en cours. Pour Accenture, ces mutations sont nombreuses et ont pour arrière-fond le processus de libéralisation du secteur. Bien amorcée chez certains voisins (au Royaume-Uni, des agences indépendantes fixent les conditions d'accès au réseau ferroviaire, cite en exemple l'étude), cette dérégulation n'a vu émerger que très peu de nouvelles compagnies, hormis l'opérateur italien NTV, mais ce mouvement de fond incite les opérateurs historiques à s'internationaliser pour capter de nouveaux marchés.
Le changement porte aussi sur les nouveaux services à apporter aux usagers : depuis deux ans, Accenture observe une envolée des appels d'offres portant sur le déploiement de réseaux Internet en gares et à bord des trains. Autres enjeux croissants, les préoccupations environnementales et la raréfaction des budgets publics, "qui a contraint les acteurs ferroviaires à se tourner vers des financements communautaires". Les courbes d'évolution démographique sont aussi à surveiller de près. Pour Anne Pruvot, directrice industrie et transports d'Accenture France, "le vieillissement de la population entraîne de nouveaux besoins en termes d'accès facilité et de mise à disposition d'informations. En Asie, des gares s'équipent en matériels en fonction de ce critère d'adaptabilité aux clients seniors. Partout ailleurs, la réflexion s'engage".
Le modèle aérien
En gare, les innovations technologiques devraient se généraliser en s'inspirant de ce qui existe dans les aéroports : mise en place d'écrans tactiles, outils de géo-localisation guidant les voyageurs vers le bon quai (une technologie "déjà répandue dans les aéroports"), etc. Le cabinet constate aussi qu'à l'étranger, notamment à Londres et New York, les initiatives d'ouverture des données publiques (open data) comme on commence à les voir fleurir en France ont draîné dans leur sillage une floppée de nouveaux services, "que les opérateurs habituels n'auraient pas idée de créer et qui répondent à de nouveaux besoins des usagers". Côté billettique, Accenture accompagne des collectivités dont le conseil général des Côtes-d'Armor, qui expérimente jusqu'à la fin de l'année l'usage d'une carte multi-réseaux sur l'un de ses réseaux de transport interurbains. Enfin, comme d'autres, le cabinet suit de près les progrès réalisés grâce à l'offre de services mobiles sans contact NFC (near field communication ou communication en champ proche), qui sont effectifs depuis qu'un appel à projets a été lancé l'été dernier au niveau national.
