Transports - Assises du ferroviaire : le Gart réclame un débat approfondi, les usagers avancent leurs propositions
Le Groupement des autorités responsables de transport (Gart) a salué dans un communiqué diffusé ce 20 septembre le lancement des Assises du ferroviaire par Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, tout en regrettant que "le temps consacré à ce débat ne soit pas à la hauteur des ambitions affichées". "Ce n'est que par une concertation très large qui intègre tous les acteurs de la filière ferroviaire et qui prend le temps du débat que pourront émerger les solutions aux multiples problèmes que rencontrent les différentes parties prenantes", souligne le communiqué. Comme d'autres participants à la réunion de lancement des Assises, affirme-t-il, "le Gart a souhaité rappeler, en particulier, le paradoxe d'une décentralisation incomplète avec l'absence d'une ressource dédiée au ferroviaire régional, le montant considérable des investissements nécessaires à la remise en état du réseau ferré national qui devraient être libérés de la contrainte du service de la dette de RFF et enfin les enjeux liés à la gouvernance des gares". Le Gart dit également avoir apprécié l'esprit dans lequel la ministre a voulu placer ces Assises, c'est-à-dire "sans idées préconçues et sans tabous" mais espère que "la mise en place concrète des commissions de réflexion thématiques viendra confirmer cette volonté".
Les attentes de la Fnaut
La Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut) a elle aussi exprimé ses attentes vis-à-vis des Assises. Elle juge nécessaire "une nouvelle gouvernance du rail". Selon elle, "la SNCF doit prendre en compte les besoins exprimés par les voyageurs (information tarifaire, facilité d'accès au train, indemnités en cas de perturbation du trafic…) et les différentes autorités organisatrices (agglomérations, départements, régions, Etat) doivent mieux coordonner leurs politiques de transport - les tarifications intermodales doivent être généralisées, le car doit rabattre les voyageurs sur le train et non offrir un service parallèle". Elle estime que l'ouverture du TER à la concurrence "peut permettre de réduire les coûts d'exploitation" et qu'il faut l'expérimenter "sur des lignes économiquement fragiles et menacées de fermeture". Elle en appelle aussi à "un pilotage unifié de RFF et de la SNCF" et à une représentation "systématique" des voyageurs dans les instances de décision.
Pour la Fnaut, de nouvelles ressources financières doivent aussi être dégagées "car une paupérisation du transport ferroviaire est déjà perceptible". "Seule une fiscalité écologique peut permettre de financer le rail à hauteur des besoins, de valoriser ses vertus économiques et écologiques, et de le désendetter progressivement" (...), estime-t-elle, d'autant que "les concurrents du rail ne paient pas leurs coûts écologiques". La Fnaut se prononce donc en faveur d'"une taxation du transport aérien intérieur", d'une "hausse de la taxe sur les péages autoroutiers et de la TIPP", d'une "taxe sur le trafic poids lourds", d'ailleurs prévue pour 2014 et de l'introduction du péage urbain.