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Insertion - Que deviennent les bénéficiaires du RSA ?

La Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) publie, dans sa lettre d'information électronique "L'e-ssentiel", les résultats d'une étude intitulée "Multiplicité et variabilité des trajectoires des bénéficiaires du RSA". Celle-ci repose sur la comparaison de la situation d'un panel d'allocataires à deux moments différents : janvier 2010 et janvier 2011. En janvier 2010, 2,2 millions de personnes percevaient le RSA : 61% d'entre elles étaient au RSA socle seul, 12% étaient au RSA socle et activité et 27% au RSA activité seul. Un an plus tard, la composition du panel s'est sensiblement modifiée : 47% sont au RSA socle seul, 9% au RSA socle et activité, 19% au RSA activité seul et 25% n'ont plus de droit payable à la prestation.

Mobilité en hausse

Ainsi, la moitié des bénéficiaires du RSA en janvier 2010 a conservé sa situation tout au long de l'année. En revanche, l'autre moitié a connu une variation de ses revenus d'activité (à la hausse ou à la baisse). Comme il est logique pour une allocation différentielle, cette comparaison en termes de stocks d'entrée et de sortie ne suffit toutefois pas à rendre compte de la diversité des parcours. Ainsi, durant l'année 2010, plus d'un quart (27%) des allocataires ont changé au moins une fois de composante (socle seul, socle et activité, activité seul). De même, près d'un tiers du panel (32%) est sorti au moins une fois du dispositif au cours de l'année 2010, dont 9% ont effectué les deux types de transitions interne et externe (changement de composante de l'allocation et sortie du dispositif).
Ces résultats montrent une mobilité sans commune mesure avec celle qui prévalait chez les bénéficiaires du RMI. Mais elle ne doit pas tromper. L'étude révèle en effet une "relative stabilité" chez les allocataires du RSA socle seul, l'héritier direct du RMI : 69% des bénéficiaires de cette prestation en janvier 2010 le sont toujours un an plus tard et 61% ont perçu la prestation sans discontinuer tout au long de l'année (les 8% qui restent ayant fait au moins un aller-retour). Si la mobilité externe des bénéficiaires du RSA socle demeure faible, elle est cependant loin d'être nulle, notamment en interne (changement dans les composantes de la prestation) : 23% des bénéficiaires du RSA socle seul en janvier 2010 sont ainsi passés au moins une fois au RSA activité (seul ou combiné au socle) au cours de l'année et la même proportion (23%) est sortie au moins une fois du RSA.

Le RSA activité assure l'essentiel de la mobilité

Mais l'essentiel de la mobilité vient toutefois du RSA activité seul. Les deux tiers des bénéficiaires en janvier 2010 ont ainsi connu au moins une transition au cours de l'année. Si 46% sont toujours (ou à nouveau) allocataires un an après, 42% des allocataires sont en revanche sortis du dispositif. L'étude explique que "le RSA activité semble jouer deux rôles distincts : dans un cas, un soutien durable aux travailleurs à bas salaires et dans l'autre cas un accompagnement transitoire face à des difficultés d'insertion professionnelle".
Enfin, les allocataires du RSA socle et activité correspondent à "une situation de passage pour des bénéficiaires connaissant des trajectoires variées". A peine un quart d'entre eux (27%) n'a connu aucune transition au cours de l'année 2010.
L'étude montre également l'impact de certaines situations sociodémographiques sur la nature des parcours. Ainsi, la stabilité des trajectoires s'accroît avec l'âge de l'allocataire et cela quelle que soit la nature du RSA perçu. De même - et pour ce qui concerne le volet activité -, les hommes seuls sans enfants sont davantage mobiles vis-à-vis du RSA que les femmes dans la même situation. Enfin, les couples avec enfants bénéficiaires du RSA activité (seul ou associé au RSA socle) "ont généralement des trajectoires plus stables que les couples sans enfants".