Quartiers politique de la ville : six pistes pour renforcer l'accès à une alimentation durable et de qualité

Depuis treize ans déjà, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et l’université Paris VI observent une prévalence de l’insécurité alimentaire plus élevée dans les quartiers classés en zone urbaine sensible (14,4%) que dans les autres (5,3%). Dix ans plus tard, cette problématique est remise en lumière lors de la pandémie de la Covid-19. Et malgré les élans de solidarité et d’entraide, en particulier dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), la crise sanitaire a accentué la précarité alimentaire. Ainsi, 10% des bénéficiaires de l'aide alimentaire déclaraient fin 2021 y recourir suite à la crise sanitaire et ce chiffre s’élevait à 20% pour les étudiants. Ces chiffres sont cités dans l'étude de la Fabrique Prospective intitulée "Comment renforcer l'accessibilité à une alimentation durable et de qualité pour tous dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ?" parue fin mai 2023. Elle a été lancée en juin 2021 par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) (1).
Pendant un an, cette Fabrique Prospective a accompagné les élus et les acteurs locaux d’Aix-Marseille-Provence Métropole (Bouches-du-Rhône), du Grand Angoulême (Charente), de Plaine-Commune (Seine-Saint-Denis) et de Saint-Joseph (La Réunion) dans la co-construction d’un programme d'actions sur mesure. Leurs travaux ont fait émerger les enjeux à prendre en compte par les élus souhaitant favoriser l’accessibilité alimentaire dans les QPV. Le dialogue entre les élus engagés dans la Fabrique Prospective et divers représentants de France urbaine, Intercommunalités de France, l'Anru, Terres en villes, le Mouvement des régies de quartiers etc. a mis en lumière six pistes d'actions d'envergure nationale. En résumé, ils proposent tout d'abord de "cartographier l'existant", puis "d'étudier les modalités d’une sécurité sociale de l’alimentation en QPV", tout en "sensibilisant les acteurs de la politique de la ville". Ils suggèrent également "d'articuler politique agricole et politique de la ville" et "de soutenir la création d'activité et l'emploi". Ils espèrent enfin "améliorer la santé des jeunes en QPV par une sensibilisation à l'alimentation". Il s’agirait notamment de mettre en place des actions de sensibilisation des enfants et de formation des acteurs éducatifs via les dispositifs de réussite éducative, Cités éducatives, cordées de la réussite, quartiers d’été, etc. 

(1) Etude menée en partenariat avec France urbaine (FU), Intercommunalités de France, l'Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru), Terres en villes, le Mouvement des régies de quartiers, la Direction générale des Outre-Mer (DGOM), la Direction générale de la Cohésion sociale (DGCS) du ministère des Solidarités et de la Santé (MSS) et l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).