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Europe - Quand les Européens jugent l'influence des instances européennes, nationales... et régionales ou locales

Près de quatre Européens sur dix (38%) considèrent que le niveau qui a le plus d'influence sur leurs conditions de vie est le niveau régional ou local. C'est en tout cas ce qu'indique l'Eurobaromètre sur l'opinion publique dans l'Union européenne publié en février 2010.
Le rapport de la Commission européenne s'est intéressé à la manière dont les Européens perçoivent l'influence de l'Union européenne au quotidien, par rapport à celle d'autres niveaux de décision (national, et régional ou local). Si le niveau national reste important aux yeux des Européens, puisqu'ils sont 43% à le considérer comme ayant le plus d'influence sur leurs conditions de vie, la proportion de personnes qui identifient le niveau régional ou local comme le plus influent dans ce domaine augmente. Elle a progressé de 4% par rapport au printemps dernier, tandis que les niveaux européen et national enregistraient un léger recul (respectivement -2 points et -1 point).
Les pays dans lesquels ce sentiment que leur quotidien dépend surtout du niveau régional et local sont notamment l'Estonie (51%), la Finlande (49%), le Royaume-Uni, la Suède (44%), l'Italie (43%), l'Allemagne et la France (40%). En France, le niveau régional et local a d'ailleurs gagné du terrain, progressant de 15 points par rapport au printemps dernier. Une progression qui se fait au détriment du niveau national, qui a perdu dix points par rapport à il y a huit mois. A l'inverse, les pays qui citent le niveau national comme le plus influent dans leur quotidien sont Malte (76%), le Luxembourg (64%), les Pays-Bas (63%), la Slovénie et le Danemark (62%). "Les autorités régionales et locales sont, après le national, le niveau de décision jugé par les citoyens comme celui ayant le plus d'influence sur leurs conditions de vie, précise l'Eurobaromètre, il s'agit en plus d'un sentiment qui se renforce."

 

Des autorités locales pas suffisamment prises en compte

Autre information délivrée : deux Européens sur trois estiment que les autorités locales ne sont pas suffisamment prises en compte lors de l'adoption des politiques au sein de l'Union européenne (66%). Une réponse qui a progressé ces derniers mois. La vision la plus critique dans ce domaine "s'impose dans 26 des 27 Etats membres de l'Union", précise le rapport, notamment en France (79%), en Lettonie (78%) et en Slovénie (78%). Un écho indirect aux revendications actuelles du Comité des régions visant à mieux prendre en compte les autorités locales dans l'élaboration et la mise en œuvre de la nouvelle stratégie Europe 2020 qui va remplacer la stratégie de Lisbonne. "A quelques exceptions près, cette perception progresse dans la plupart des pays de l'Union, principalement au Portugal (+12), en Italie (+9), en Lituanie (+8) et en Pologne (+6)."
En revanche, les Européens sont plus partagés pour juger du niveau de décision le plus efficace en fonction des domaines concernés. Une majorité d'entre eux estiment toutefois que certains sujets, comme la lutte contre le terrorisme (80%), la recherche scientifique et technologique (72%), la protection de l'environnement (70%), la défense et la politique étrangère (67%), l'énergie (67%) et le soutien aux régions qui ont des difficultés économiques (63%), devraient être traités au niveau européen. A l'inverse, en matière d'impôts, de santé, de sécurité sociale et d'éducation, c'est le niveau national qui devrait être privilégié. L'étude ne précise pas les domaines dans lesquels les Européens souhaitent voir intervenir le niveau régional et local. L'Eurobaromètre constate également un net recul de la confiance qu'accordent les Européens aux institutions politiques nationales. Moins d'un tiers des Européens se déclarent ainsi confiants dans leurs institutions politiques nationales. En France, ce taux est estimé à 22% seulement, en recul de 7 points par rapport au printemps 2009. A l'inverse, la moitié des Européens se déclarent confiants dans les autorités régionales et locales. Un chiffre qui atteint 57% en France.

 

Emilie Zapalski