Près de 9 milliards d'euros d'activité attendus en Île-de-France pour les JO 2024
D'après l'étude du Centre de droit et d'économie du sport (CDES) présentée le 14 mai 2024, les Jeux olympiques et paralympiques 2024 vont apporter près de 9 milliards d'euros de surcroît d'activité économique en Île-de-France entre 2018 et 2034. Le tourisme est le secteur le plus impacté.
Près de 9 milliards d'euros de surcroît d'activité économique en Île-de-France sur la période 2018-2034. Ce sont les retombées économiques des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 organisés en France cet été, telles que calculées et présentées le 14 mai 2024 par le Centre de droit et d'économie du sport (CDES). Les trois scénarios retenus vont de 6,7 à 11,1 milliards, le scénario moyen s'établissant à 8,99 milliards d'euros, avec trois secteurs principalement impactés, l'organisation (30% du montant), la construction des ouvrages olympiques (28%) et le tourisme, qui pour sa part absorbe 42% de ce montant. "16 millions de visiteurs sont attendus en quelques semaines dont deux millions de visiteurs étrangers, a indiqué Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des entreprises, du tourisme et de la consommation, soit 7 fois la population parisienne", sachant que l'étude a intégré les éventuels phénomènes d'éviction, les touristes qui pourraient potentiellement ne pas venir à cause des Jeux.
À noter, l'étude ne porte que sur la région Île-de-France et s'étale sur une période longue, de 2018 à 2034, intégrant une phase de préparation, avec les dépenses de construction et de rénovation de sites (2018-2023), une phase de déroulement (2024), avec les dépenses liées à l'organisation, et une phase d'héritage sur une période de dix ans, de 2025 à 2035.
Mesurer le surcroît d'activité généré par les Jeux
Ces données, qui correspondent à une actualisation de l'étude d'impact publiée en 2016 alors que la capitale française n'était pas encore désignée comme ville hôte de l'événement, ne correspondent pas à une étude de rentabilité des Jeux. "Il s'agit de mesurer le surcroît d'activité généré par les Jeux, a souligné Christophe Lepetit, responsable des études du CDES. On ne compare pas les coûts de l'événement avec son impact, il faudrait pour cela intégrer des éléments de plus long terme, comme la transformation des quartiers concernés et une étude coûts-bénéfices qui sera réalisée par la suite." L'État a en effet commandé une étude de ce type pour 2025.
L'équipe n'a toutefois pas omis, en introduction de l'étude, de présenter le montant des coûts pour l'organisation (4,4 milliards d'euros, en augmentation de plus de 16% par rapport au budget de candidature, principalement issus du privé) et le coût de la construction des infrastructures portée par la Société de livraison des ouvrages olympiques-Solideo (4,5 milliards d'euros également financé en majorité par le privé, pour 70 ouvrages), soit près de 9 milliards d'euros aussi.
Des TPE et PME impliquées dans les marchés publics
Les deux entités en charge des Jeux, Paris 2024 et la Solideo, ont lancé au total 5 milliards d'euros de marchés dans les secteurs de la construction, de l'événementiel sportif, de la restauration ou encore de la sécurité. 2,7 milliards proviennent de Paris 2024. 79% de ces marchés ont été remportés par des TPE/PME.
Côté Solideo, "nous avons une stratégie de marché responsable avec 25% des marchés réservés aux moyennes et petites entreprises et aux entreprises de l'économie sociale et solidaire", a indiqué Olivier Debargue, directeur délégué aux achats de Paris 2024. Finalement, l'objectif a été dépassé et 36% des marchés (l'équivalent de 800 millions d'euros) ont effectivement été attribués à ces entreprises.
Côté emploi, la prévision du CDES de 2023 a été confirmée : 181.000 emplois mobilisés pour l'organisation des Jeux entre 2018 et 2024, dont 89.300 dans le secteur de l'organisation, 61.800 dans le tourisme et 30.000 dans la construction. Des opportunités d'emplois après les Jeux sont aussi identifiées. On parle de plus de 48.000 emplois dans l'hôtellerie et la restauration, 26.000 dans la sécurité, 6.000 supplémentaires dans le tourisme, 5.700 dans la logistique, le transport et l'énergie et plus de 3.000 dans le nettoyage, la gestion des déchets et le recyclage. Près de 3 millions d'heures d'insertion ont été effectuées sur les ouvrages dont la Solideo est en charge.
Attention toutefois à ne pas trop vite crier "cocorico". Comme signalé il y a quelques mois par le cabinet Asterès, cet impact de 9 milliards d'euros représente peu si on le rapporte au PIB de la France (voir notre article du 15 janvier 2024).