Deux députés vont évaluer les impacts sociaux et économiques de la préparation des JOP 2024

Stéphane Mazars et Stéphane Peu, respectivement députés de l’Aveyron et de la Seine-Saint-Denis, sont rapporteurs d’une mission parlementaire, créée fin septembre 2022 pour évaluer les retombées de la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 sur le tissu économique et associatif local, tant en Ile-de-France que dans le reste de l’Hexagone.

Un an et demi avant le lancement des festivités olympiques, "il convient de s’intéresser à la façon dont les JOP tiennent leurs engagements vis-à-vis des TPE, des PME, mais aussi des associations", ont argué Stéphane Mazars, député (Renaissance) de l’Aveyron et Stéphane Peu, député (Nupes) de Seine-Saint-Denis, le 19 octobre, en présentant à l’Assemblée nationale les objectifs de la mission parlementaire, créée le 28 septembre dernier par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, pour évaluer les retombées économiques et sociales de la préparation des Jeux olympiques et paralympiques.

Cette mission d’information "travaillera prioritairement sur l’attribution des marchés publics" et s’attachera à tirer un premier bilan des marchés conclus par la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), mais aussi de ceux conclus par les maîtres d’ouvrage que cette dernière supervise, ainsi que les marchés passés par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). Si la Solideo a quasiment attribué tous ses marchés, il en resterait encore la moitié pour le Cojop.

Les territoires "Terres de jeux 2024" également concernés

L’objectif qui est davantage "d’évaluer plutôt que de contrôler" consiste à savoir si les engagements annoncés en matière d’attribution de marché aux TPE-PME locales (25%) et de niveaux de clauses d’insertion sociales (10%) sont respectés. Outre la Seine-Saint-Denis, principal territoire olympique, le travail de la mission parlementaire s’intéressera aussi "aux autres lieux métropolitains et extras-métropolitains investis par les JOP, tels Marseille, Lyon et Saint-Etienne", a précisé Stéphane Mazars, "nous allons mesurer dans ces villes les impacts actuels des Jeux sur les entreprises et le monde associatif, mais également la montée en compétences des habitants sur les métiers de la sécurité par exemple". Les deux députés s’intéresseront également aux territoires investis dans le dispositif "Terres de jeux 2024", visant à impliquer la province dans la fête olympique. "De nombreux départements notamment ruraux se mobilisent dans le cadre de la montée en puissance de l’organisation des Jeux pour accueillir des événements et des délégations", a souligné Stéphane Mazars. Dans ce cadre, il s’agira de voir s’ils bénéficient de soutien pour faire rénover des équipements nécessaires à l’accueil de sportifs, à l’instar de l’Aveyron en lice pour recevoir l’équipe d’escrime du Japon.

Un pré-rapport en février 2023

Les parlementaires travailleront aussi sur les questions relatives aux transports liées à la préparation des Jeux, facteurs de tension en Seine-Saint-Denis du fait des travaux dans les gares entrainant des arrêts de circulation des trains le week-end. "Nous sommes favorables aux JOP qui contribuent au rayonnement de la France et à la cohésion de la population, mais la réussite passera par une acceptation et donc une évaluation", ont prévenu les deux élus, "car l’appropriation populaire des JOP ne se décrète pas".

Enfin, de manière plus prospective, cette mission parlementaire qui débutera ses auditions à la fin du mois d’octobre, s’interrogera sur l’héritage des Jeux, tant matériel (avenir des ouvrages olympiques, retombées économiques et sociales pour les territoires accueillant les épreuves, bénéfices pour les filières mobilisées telles que le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, structuration de la filière de la sécurité privée…) qu’immatériel (valorisation et développement de la pratique sportive en particulier).

Un pré-rapport sera présenté en février prochain. "Il ne s’agit pas d’incriminer ni de polémiquer", a tenu à rassurer Stéphane Peu, "mais d’évaluer et de faire d’éventuelles préconisations afin si besoin, de rectifier le tir".

 

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