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Education / Sécurité - Point d'étape sur la sécurité des écoles, des collèges et des lycées depuis les annonces d'août 2016

Les collectivités locales ont commencé à puiser dans le fonds de 50 millions d'euros dégagés par le gouvernement à la fin de l'été 2016 pour accompagner financièrement les collectivités à sécuriser leurs établissements scolaires, principalement leurs écoles primaires. 2.391 correspondants "gendarmerie-police/sécurité école" assistent les chefs d'établissement et les collectivités pour identifier ces travaux. Le bilan d'étape du gouvernement, rendu public le 13 janvier, indique également que 92% des écoles et des établissements scolaires ont réalisé un exercice de sécurité depuis la rentrée scolaire. Et quelques autres choses encore.

A l'occasion d'un déplacement de Najat Vallaud-Belkacem, le 13 janvier, à l'école de gendarmerie de Tulle (Corrèze) pour assister à une présentation du module de formation à la gestion de crise proposé aux personnels de l'Education nationale, son ministère a publié, avec l'Intérieur, un point d'étape sur la sécurité des écoles, des collèges et des lycées. Ce point fait suite notamment aux annonces du 24 août 2016, dégageant une enveloppe de 50 millions d'euros pour permettre aux collectivités d'engager des travaux de sécurisation des établissements scolaires tels que visiophones, réhaussement des grilles, vitres opaques en rez-de-chaussée, systèmes d'alarme... (voir notre article du 29 août 2016).
"Les deux ministères se sont engagés dans une démarche conjointe visant à renforcer la sécurité et développer une culture commune de la gestion de crise, dans le cadre d'une stratégie globale reposant sur le triptyque : anticiper, sécuriser, savoir réagir", indique au préalable le communiqué de presse commun, avant d'entrer dans le détail.

13 millions d'euros engagés pour accompagner les collectivités dans les travaux de sécurisation

Depuis la rentrée scolaire 2016, 13 millions d'euros (sur 50 millions) ont été engagés par le Gouvernement pour accompagner les collectivités gestionnaires dans la conduite de travaux de sécurisation de l'espace scolaire. C'est 3 millions de plus que trois jours plus tôt, lorsque la ministre de l'Education nationale présentait aux recteurs leur nouvelle feuille de route pour l'année scolaire 2017-2018 (voir notre article ci-contre du 11 janvier 2017). A noter qu'à cette occasion, Najat Vallaud-Belkacem avait indiqué que les collectivités "peuvent continuer à déposer leurs dossiers auprès des préfectures".
90% des établissements bénéficiaires de ces fonds sont des écoles primaires. Elles sont situées sur "plus de 60 départements". En 2017, 37 millions d'euros supplémentaires seront distribués, pour parvenir à la dotation totale annoncée de 50 millions d'euros en 2016 et 2017.
Les ministères ont également rappelé que 131 "référents-sûreté" (*) et 2.391 correspondants "gendarmerie-police/sécurité école" assistent les chefs d'établissement et les communes, départements ou régions "dans l'objectif d'identifier ces travaux prioritaires". Les référents sûreté sont également chargés de vérifier "l'effectivité des mesures de sécurité".

Une présence des forces de sécurité intérieure aux moments clés de la journée scolaire

De plus, "les forces de sécurité intérieure mettent en œuvre tout au long de l'année scolaire des dispositifs permettant une présence visible et dissuasive aux moments clés de la journée scolaire, s'appuyant sur une surveillance par des patrouilles mobiles régulières et une réserve immédiate".
Les ministères indiquent également qu'un "groupe d'experts" associant les communes, département et régions se réunit "régulièrement" pour faire le point sur les mesures engagées localement pour renforcer la sécurité des écoles et des établissements scolaires. Il doit par ailleurs produire un guide à destination des mairies.
Dans les écoles, les collèges et les lycées, les PPMS (plans particuliers de mise en sûreté) et/ou les diagnostics de sécurité seraient bien "mis à jour régulièrement", assurent les ministères. Ils précisent que, la rentrée de septembre 2016 et la fin décembre, 92 % des écoles et des établissements scolaires ont réalisé un exercice de sécurité. Et que, à la fin du premier trimestre 2017, c'est-à-dire au 31 mars 2017, la totalité des écoles et des établissements scolaires aura organisé un exercice "attentat-intrusion".
Les ministères certifient que toutes les académies disposent d'un outil "alerte-SMS" pour informer les chefs d'établissement et ls directeurs d'école et que cet outil a été testé "lors de la prérentrée ou lors d'exercices de crise". Ils promettent de nouveau qu'à la fin de l'année scolaire 2016-2017, tous les élèves de classe de troisième (soit 810.000 élèves), ainsi que les collégiens et lycéens titulaires d'un mandat (soit 400.000 élèves) "auront reçu une formation ou une initiation aux pratiques de premiers secours".

Les 30 académies disposent d'une cellule de crise

Au chapitre de l'anticipation, les ministères assurent que les 30 académies disposent d'une cellule de crise et que tous les recteurs ont désigné leurs correspondants "éducation nationale" pour participer aux cellules de crise préfectorales.
Par ailleurs, 70% des personnels d'encadrement de haut niveau de l'Education nationale ont été formés à la gestion de crise. "D'ici au 31 mars prochain, la totalité des recteurs et de leurs équipes aura été formée", assurent les ministères. Pour atteindre cet objectif, trois nouveaux centres de formation ont été ouverts au sein des Ecoles de Gendarmerie de Rochefort et Tulle, ainsi qu'à l'Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale à Melun.
Avec le Centre national d'entraînement des forces de Gendarmerie de Saint-Astier, ces trois nouvelles structures formeront, d'ici au mois de septembre 2017, 500 cadres, contre 135 au cours de l'année scolaire précédente, permettant ainsi la mise en place d'un réseau de 80 formateurs relais présents dans toutes les académies.

Valérie Liquet

(*) 101 "référents sûreté" départementaux et 30 "référents sûreté" académique.