Culture - Plus de 1.300 manifestations pour les Journées nationales de l'archéologie
Les 15, 16 et 17 juin se tiendra la neuvième édition des Journées nationales de l'archéologie. Désormais bien installées dans le paysage, ces journées sont pilotées par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sous l'égide du ministère de la Culture. L'objectif affiché est de "sensibiliser le public, sur l'ensemble du territoire, à la diversité du patrimoine, aux résultats de la recherche et aux différentes méthodes de fouilles archéologiques".
Trente-cinq chantiers emblématiques ouverts au public...
L'édition 2018 des Journées de l'archéologie, placée sous le label de l'"Année européenne du patrimoine culturel", se donne les moyens de cette ambition. Pas moins de 1.300 manifestations sont en effet programmées sur 300 sites différents par 500 organisateurs. S'y ajoute, le 16 juin, une programmation exceptionnelle sur la chaine Arte, avec une journée thématique consacrée aux plus beaux sites archéologiques en France et dans le monde, au travail des archéologues et aux résultats de leurs recherches.
Un site internet, très réussi, recense en détail toutes les manifestations prévues pour cette neuvième édition. Une carte interactive permet notamment aux curieux de retrouver les événements près de chez eux.
Ce week-end de l'archéologie - la journée du vendredi 15 étant plus particulièrement consacrée au public scolaire - sera marqué notamment par l'ouverture au public de 35 chantiers emblématiques en cours de fouille, comme à Rennes, Angoulême, Amiens, Lattes (Hérault), Longvic (Côte-d'Or), Moussy-le-Neuf (Seine-et-Marne), Sainte-Lucie-de-Tallano (Corse), L'Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse)... Dans le même temps, 21 centres de recherche expliqueront la chaîne opératoire de l'archéologie, depuis les salles de lavages jusqu'aux laboratoires spécialisés, en passant par le bureau des topographes.
... et douze "villages de l'archéologie"
Aux sept "villages de l'archéologie" déjà organisés l'an dernier - à Ajaccio, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Paris (Archives nationales) et Rennes – s'ajouteront cette année cinq nouveaux villages à Belfort, Dijon, Orléans, Troyes et Paris (ministère des Outre-Mer avec, pour la première fois, un village dédié aux fouilles archéologiques ultramarines). Ces villages proposeront des expositions, ateliers, rencontres, projections, démonstrations, expérimentations...
De son côté, l'Inrap propose en 2018 un focus sur la "Préhistoire ancienne", centré sur la découverte des sociétés de chasseurs-collecteurs du Paléolithique au Mésolithique et couvrant plus de 650.000 ans, qui s'achèvent avec l'émergence des premières sociétés de production vers 6.000 avant notre ère. Durant les Journées, plus de cent lieux proposeront ainsi des activités en rapport avec la Préhistoire ancienne.
Un contexte plus favorable à l'archéologie
Cette neuvième édition des Journées nationales de l'archéologie intervient dans un contexte plus favorable que les années précédentes. Côté public, la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine (LCAP) et le décret du 9 mai 2017 relatif aux procédures administratives en matière d'archéologie préventive et aux régimes de propriété ont plutôt favorisé l'archéologie préventive publique (voir nos articles ci-dessous du 12 juillet 2016 et du 19 mai 2017). Du côté des services archéologiques des collectivités et des services privés, la dynamique des agréments se poursuit (voir notre article ci-dessous du 2 février 2018). Et, après des années très difficiles, l'Inrap a réussi à redresser son activité et sa situation en 2016 (voir notre article ci-dessous du 11 septembre 2017), même si on attend encore le rapport d'activité pour 2017.
Cerise sur le gâteau : pour la première fois depuis longtemps, un texte important sur l'urbanisme et le logement – en l'occurrence, le projet de loi portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique (Elan), en cours de discussion à l'Assemblée nationale – ne se propose pas de réduire encore les délais laissés aux chantiers d'archéologie préventive ou de modifier à nouveau les conditions et les modalités de leur déroulement.
L'INRAP DECERNE QUATRE TROPHEES
L'Inrap a réuni le 11 juin à Paris pour sa première soirée annuelle ses partenaires économiques, institutionnels et publics, scientifiques et culturels. Et a décerné à cette occasion quatre trophées, dont les lauréats sont :
Trophée "Développement durable" : le syndicat mixte pour l’aménagement et la gestion des eaux de l’Aa (SmageAa), pour avoir "concilié l’archéologie préventive à la conception d’un projet de travaux autour d’un bassin hydrographique" et ainsi permis la mise au jour de la résidence de campagne des évêques de Thérouane, à Saint-Martin-d’Hardinghem.
Trophée "Territoires de demain" : la Société du Grand Paris, pour avoir "intégré l’archéologie préventive au projet majeur du Grand Paris express", avec des fouilles qui ont permis d’apporter des données nouvelles sur ce territoire.
Trophée "Education artistique et culturelle" : la ville de Saint-Dizier, pour un programme pédagogique innovant développé avec l’Inrap depuis 2014 (option archéologie au collège, enseignements d'exploration au lycée…).
Trophée "Recherche et développement" : la société A-Corros, pour un partenariat entre secteur public et secteur privé portant sur l’utilisation d'"accélérateurs de stabilisation par la méthode des fluides subcritiques" sur le mobilier métallique archéologique.