PLUi du Pays de Lumbres : concertation à tous les étages (62)

Afin que la concertation citoyenne prévue pour l’élaboration de son Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) ne reste pas lettre morte, la communauté de communes du Pays de Lumbres a misé sur des outils ludiques et lisibles par tous. Déployés à chaque étape du projet, ils ont permis d’élaborer un document co-construit par le plus grand nombre.

Expositions, jeux concours, réflexion ludique à partir de cartes postales anciennes et de photos récentes du territoire, séances de mapping (projection de cartographies au sol), chaîne YouTube, page Facebook… Durant plus de trois ans, à chaque phase de l’élaboration de son PLUi, la communauté de communes du Pays de Lumbres (CCPL) a multiplié les rencontres et échanges, afin que ses habitants puissent être réellement partie prenante de l’élaboration de ce document, d’apparence si austère.

« L’objectif était d’engager la concertation au sens plein. Nous voulions éviter une démarche institutionnelle réduite à une enquête publique qui ne passionne pas les foules, et inventer de nouveaux outils pour que ce PLUi ait du sens pour tous les citoyens », explique Christian Leroy, président de la CCPL.

L’enjeu était d’autant plus marqué que la CCPL est un territoire à dominante agricole où les enjeux paysagers et environnementaux sont majeurs. Or, « avant l’adoption du PLUi, 18 des 36 communes [de la CCPL] n’avaient pas de document d’urbanisme, et pour celles qui en avaient, les documents étaient souvent anciens. Il y avait donc un vrai enjeu de pédagogie, et de développement de la concertation, avec les élus des communes comme avec les habitants », souligne Marie-Julie Massemin, directrice générale adjointe à la CCPL, en charge de l’urbanisme, de la transition écologique, et du développement territorial.

Une démarche exigeante

Fin 2014, sur proposition de l’Agence d’urbanisme et de développement (AUD) Pays de Saint-Omer – Flandre intérieure, qui a accompagné l’intercommunalité durant sa démarche, la CCPL a fait appel à une coopérative spécialisée dans la concertation, Extra Cité, pour mettre en place une concertation citoyenne sur un mode ludique, et parlant à tous.

Ces outils originaux, type expos ou jeux concours, ont été déployés lors de temps de concertation ouverts à tous au siège de la CCPL, et, surtout, lors de séances de travail conjoint avec différents publics : collèges (dont une classe de 4e suivie sur quatre ans), mission locale, chefs d’entreprise, club d’aînés… « Au total, sur les deux premières phases du projet, le diagnostic, d’avril à juillet 2016, et le projet de territoire, d’octobre à décembre 2016, nous avons eu plus de 2 000 participants », souligne Marie-Julie Massemin. Et lors de la phase 3, celle de traduction réglementaire, menée début 2018, plus de 500 habitants se sont impliqués pour tout ce qui concerne le zonage - que ce soit lors d’ateliers, individuellement, ou à l’occasion d’animations avec le collège, la Mission locale et un groupe d’aînés.

Certes, reconnaît Christian Leroy, « la démarche est exigeante ». Elle demande une réelle volonté politique, un investissement humain et financier important à anticiper. Sans parler d’une stratégie de communication adaptée, allant du porte-à-porte aux campagnes dans la presse locale. Mais elle est riche : elle permet non seulement de nourrir le PLUi mais aussi, plus globalement, « de faire se rencontrer élus et citoyens autour d’un projet commun », souligne Marie-Julie Massemin.

Effet d’entraînement

L’originalité de la démarche du pays de Lumbres n’est d’ailleurs pas passée inaperçue. Dès 2017, elle a fait partie des 21 PLUi récompensés par le ministère de la Cohésion des territoires, a été distinguée par un appel à projet du club PLUi national, et a reçu une récompense lors des trophées de la participation et de la concertation organisés par le think tank Décider Ensemble et La Gazette des Communes.

Une fois le PLUi approuvé, en septembre 2019, « tout l’enjeu, pour la CCPL, a été de faire perdurer cette démarche de concertation », explique Christian Leroy.

Les modalités de concertation déployées depuis par la CCPL sont de moindre ampleur que celles mises en œuvre pour le PLUi. Certes, le Covid y a, logiquement, mis un temps un coup d’arrêt. Mais « l’effet d’entraînement né de la concertation mise en œuvre durant l’élaboration du PLUi se fait toujours sentir », met en avant Marie-Julie Massemin.

Des temps de concertation spécifiques, avec des volontaires, ont ainsi été menés dans le cadre de l’élaboration du Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) adopté en mars 2020, ainsi que lors de la définition de la stratégie mobilité. Et actuellement, la CCPL travaille à relancer un comité des citoyens sous la forme d’un forum participatif itinérant, et devrait adopter sous peu un budget participatif, doté d’environ 20 000 euros, pour financer des initiatives citoyennes portées par des jeunes du territoire.

Le financement du projet

Hors participation (cotisation) à l’Agence d’urbanisme et de développement Pays de Saint-Omer – Flandre intérieure (AUD), le coût d’élaboration du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) du Pays de Lumbres a représenté 370 000 euros en dépenses, dont quelque 90 000 euros consacrés à la concertation citoyenne.

Sur ce budget de 370 000 euros, la communauté de communes indique avoir obtenu près de 200 000 euros de financements de l’État.

Communauté de communes du Pays de Lumbres (CCPL)

Nombre d'habitants :

24170

Nombre de communes :

36
1 chemin du Pressart
62 380 Lumbres
contact@cc-paysdelumbres.fr

Christian Leroy

Président

Marie-Julie Massemin

Directrice générale adjointe, en charge de l’urbanisme, de la transition écologique et du développement territorial

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