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Culture - Plan musées en régions 2011-2013 : 70 millions d'euros pour 79 projets

Frédéric Mitterrand a présenté, le 9 septembre, le nouveau "plan musées en régions 2011-2013". Le sujet n'est pas véritablement nouveau puisqu'en décembre dernier le ministre de la Culture avait déjà exposé en Conseil des ministres la politique muséale de l'Etat en régions (voir notre article ci-contre du 17 décembre 2009). Mais il s'agissait alors d'orientations à caractère général, alors que le plan d'investissement présenté ce mois-ci est beaucoup plus concret.

Il va en effet mobiliser 70 millions d'euros "à destination des musées territoriaux et des petits musées nationaux" parmi plus de 1.200 établissements titulaires du label "musée de France". Cette enveloppe permettra à l'Etat d'apporter, aux côtés des collectivités territoriales, "un effort soutenu" à 79 projets répartis sur l'ensemble du territoire, soit une moyenne de trois projets par région. Le taux de participation de l'Etat sera de l'ordre de 20% de la dépense d'investissement, mais il pourra être "modulé, adapté à chaque situation, à chaque contexte". En pratique, dans les dernières opérations réalisées, le taux de participation de l'Etat variait de 15 à 35%.

Pour le ministre de la Culture, ce plan "traduit la continuité des missions de l'Etat, mais aussi l'ambition d'un nouvel équilibre entre un Etat partenaire, incitateur et acteur, et les promoteurs de la culture en régions". Dans cet esprit, le plan entend aussi "assurer un rééquilibrage territorial" en prolongeant la dynamique engendrée par des opérations emblématiques de décentralisation culturelle comme le centre Pompidou à Metz, le Louvre à Lens ou le Mucem à Marseille, mais aussi par des opérations moins spectaculaires comme le musée Fesch à Ajaccio, la cité internationale de la Dentelle et de la mode de Calais, le centre national du Costume de scène à Moulins ou le Musée archéologique du Mans. Il reste néanmoins que Paris continue de concentrer 75% de la fréquentation de l'ensemble des musées français, en partie du fait de l'affluence des visiteurs étrangers (voir notre article ci-contre du 28 juin 2010).

La sélection de ces projets obéit à un certain nombre de critères : le développement culturel des territoires, la qualité du projet scientifique et culturel, l'ambition architecturale du projet, l'engagement de la collectivité et, enfin, l'équilibre des thématiques représentées (archéologie, beaux-arts, histoire, société...). L'objectif du plan est aussi de favoriser la progression d'un certain nombre d'orientations ou de politiques nationales en la matière, comme l'ouverture à tous les publics, l'augmentation de l'offre pédagogique et culturelle, la sûreté et la sécurité des collections ou encore la conservation préventive et le développement durable.

Le dossier de présentation du plan fournit la carte et la liste complète des projets sélectionnés. Celle-ci témoigne d'une grande diversité dans le type de musée et les thématiques proposées : arts, histoire, archéologie, arts et traditions populaires, ethnologie... Cette diversité se retrouve également dans l'implantation géographique des musées sélectionnés, puisque l'on y trouve aussi bien des musées installés dans de grands centres urbains - musée Longchamp à Marseille, musée des Beaux-Arts de Nantes... - que des établissements implantés dans de petites villes, comme le musée départemental de la Guerre de 1870 et de l'annexion à Gravelotte (Moselle), le musée du Jouet à Moirans-en-Montagne (Jura) ou le musée des Terre-neuvas et de la pêche à Fécamp. En dépit de la volonté affichée de rééquilibrage, l'Ile-de-France n'est pas oubliée, avec six "petits" musées nationaux - dont cinq à Paris (Moreau, Hébert, Port-Royal, Henner, Ennery, Cluny) - et les musées de la photographie (en Essonne) et de la Grande Guerre du pays de Meaux.

 

Jean-Noël Escudié / PCA