Politique de la ville - Plan Espoir Banlieues, DSU... Où en est-on ?
L'année 2008 a été pour la politique de la ville, une belle année : la mobilisation du gouvernement s'est voulue exemplaire. Les nombreux débats animés dans les quartiers en 2007 ont abouti à un plan "Espoir Banlieues" articulé sur l'emploi, l'éducation, le logement, les transports...
Au coeur des réformes, la mise en place d'un contrat d'autonomie, la généralisation des écoles de la deuxième chance ou encore l'annonce de l'installation de 350 délégués de l'Etat. Aux annonces, s'est ajouté un exercice depuis plusieurs années tombé en désuétude, la réunion, en juin dernier, d'un conseil interministériel des villes visant à décliner par ministère les actions en faveur de la politique de la ville, devenant de ce fait une politique de droit commun.
En parallèle, d'autres réformes ont été engagées. Celle qui a provoqué une très forte mobilisation des collectivités territoriales : "Réforme de la DSU : la colère est unanime !", 7 octobre 2008) fut celle qui vise à resserrer la dotation de solidarité urbaine. La ministre Michèle Alliot-Marie a dû faire des concessions actées dans le projet de la loi de finances pour 2009. Cette future loi prévoit aussi de resserrer des avantages accordés aux entreprises implantées en ZFU.
Enfin, la discussion sur le projet de budget qui a débuté en novembre, a mis en perspective une baisse de l'enveloppe de l'Etat, notamment en faveur de l'Agence nationale de rénovation urbaine. En parallèle, le comité d'évaluation et de suivi (CES) rend public son rapport annuel où il estime sur le programme de rénovation urbaine qu'"il est donc probable que les crédits disponibles ne permettront pas d'atteindre les objectifs du programme". En décembre, Nicolas Sarkozy et François Fillon annoncent, chacun à leur tour, des rallonges pour l'Anru.
En présentant le plan en février, le président de la République avait déclaré : "Je ne veux pas que la politique de la ville soit un tonneau des Danaïdes." Aujourd'hui, la question se pose : la crise économique a-t-elle repoussé la politique de la ville dans la pile des dossiers en attente ? Fadela Amara se veut optimiste le 21 décembre : si elle admet un retard "scandaleux" dans l'implantation des délégués mais aussi un retard dans le nombre des signatures des contrats d'autonomie (15.000 signatures programmées par an sur trois ans), elle laisse entendre que l'année 2009 sera l'année de la concrétisation du plan "Espoir Banlieues".
C.V.