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Patrimoine mondial - Plages du Débarquement ou champs de bataille de 14-18 : il faudra choisir

Treize départements de l'Est de la France, regroupés en association, annoncent leur intention de se porter candidats à une inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, au titre des paysages et des sites de mémoire des champs de bataille de 1914-1918. L'objectif est d'obtenir une inscription pour 2014, date qui verra la commémoration du centième anniversaire du déclenchement de la Grande Guerre. L'association porteuse du projet de candidature est coprésidée par Christian Namy, sénateur et président du conseil général de la Meuse (où se trouve Verdun), et Yves Daudigny, sénateur et président du conseil général de l'Aisne (où se trouve le chemin des Dames). Le projet va d'ailleurs au-delà des seuls départements français, puisque la Belgique (régions de Flandres, Wallonie et Bruxelles-capitale) y est étroitement associée. Les promoteurs entendent également obtenir le soutien des autres nations - à commencer par la Grande-Bretagne et l'Allemagne - qui ont elles aussi laissé des centaines de milliers des leurs sur les sols français et belge. Le projet n'est pas vraiment nouveau mais sa forme a changé. En 2008, en effet, le département de la Meuse avait déjà envisagé de déposer une candidature centrée uniquement sur Verdun, mais commune avec les sites des batailles de l'Isonzo (le "Verdun" italien) et de Marasesti (le "Verdun" roumain). A l'époque, les départements voisins n'avaient pas très bien pris cette initiative, qui n'a finalement pas eu de suite.
Aujourd'hui, l'association porteuse du nouveau projet prévoit de déposer dans les prochains jours un premier dossier auprès du Comité du patrimoine français de l'Unesco en vue d'une demande officielle - si les gouvernements français et belge retiennent le dossier - auprès de l'Unesco en 2013. Le dossier met en avant des paysages et des sites historiques, des sites mémoriels - comme les nécropoles -, des monuments et des stèles, mais aussi "des massifs forestiers, des arbres, des cols, des tranchées et des tunnels, des cratères de bombes, des fortifications ou des blockhaus ou encore des villages détruits".
Si la légitimité d'un tel dossier ne fait guère de doute au regard de ce que les hommes ont vécu, il y a un siècle, sur ces territoires, la candidature des sites de la Grande Guerre risque fort d'entrer en "concurrence" avec un autre dossier français. Le 15 juin dernier, la région Basse-Normandie annonçait en effet le dépôt d'une demande d'inscription des sites du Débarquement au patrimoine mondial de l'Unesco (voir notre article ci-contre du même jour). L'année visée pour le classement est également 2014, qui correspondra au 70e anniversaire du Débarquement (et sans doute à la dernière commémoration décennale avec des survivants de l'époque). La candidature simultanée de deux sites mémoriels centrés sur des conflits mondiaux semblant peu probable, le gouvernement français devra donc trancher entre deux dossiers tout aussi légitimes.

 

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