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Culture - La France propose la grotte Chauvet et les vignobles de Bourgogne au patrimoine mondial

Frédéric Mitterrand et Nathalie Kosciusko-Morizet ont annoncé, le 21 janvier, le choix de la France de présenter au Comité du patrimoine mondial de l'Unesco les candidatures de la grotte Chauvet en Ardèche, au titre des biens culturels, et des "climats du vignoble de Bourgogne", au titre des paysages culturels. La décision des deux ministres s'appuie sur l'avis des experts du Comité des biens français du patrimoine mondial. En revanche, l'Etat n'a pas retenu le dossier de la chaîne des puys et de la faille de Limagne, qui devrait être présenté à nouveau l'an prochain.
La première candidature, menée par un syndicat mixte, associe notamment la région Rhône-Alpes et le département de l'Ardèche. La seconde est portée par une association ad hoc, soutenue entre autres par la région Bourgogne, le département de la Côte-d'Or, les villes et les communautés d'agglomération de Dijon et de Beaune, les communautés de communes de Gevrey-Chambertin et du pays de Nuits-Saint-Georges et - c'est bien la moindre des choses ! - par le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne.
Si leur intérêt patrimonial et culturel est difficilement discutable, ces deux dossiers présentent néanmoins des caractéristiques particulières. La grotte Chauvet - grotte ornée paléolithique, comptant sans doute, avec ses 420 représentations d'animaux, les plus anciennes oeuvres d'art humaines (environ 36.000 ans) - n'a en effet été découverte qu'en 1994. En outre, pour éviter de renouveler les erreurs commises à Lascaux (également classée au patrimoine mondial en 1979 avec les "sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère"), la grotte Chauvet n'a jamais été ouverte au grand public et ne le sera jamais. Un espace de restitution de 3.000 m2, proposant notamment une reproduction de la grotte, doit toutefois ouvrir sur le site en 2014.
Pour sa part, la candidature des climats du vignoble de Bourgogne illustre l'attention croissante que le comité du patrimoine mondial de l'Unesco, longtemps centré sur les seuls monuments, accorde désormais aux "paysages culturels". A noter également que la France compte déjà un site inscrit au patrimoine mondial présentant un lien étroit avec la vigne. Il s'agit en l'occurrence de la juridiction de Saint-Emilion (1999).
Si le choix effectué par le gouvernement français constitue une étape décisive, les deux candidatures ne sont pas pour autant au bout de leurs peines. S'ouvre en effet une période de 18 mois durant laquelle les dossiers vont en particulier être examinés à la loupe par le redoutable Icomos, le Conseil international des monuments et des sites (voir notre article ci-contre du 10 janvier 2012). A l'issue de cette phase, les candidatures seront présentées à l'assemblée annuelle du comité du patrimoine mondial de l'Unesco, qui se tiendra au début de l'été 2013. Pour 2012, le gouvernement devrait officiellement confirmer la candidature du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, écartée à la dernière minute l'an dernier (voir nos articles ci-contre du 26 janvier 2010 et du 4 février 2011).

 

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