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Energie - Photovoltaïque : François Fillon cherche à rassurer les acteurs de la filière

"Nous nous engageons aujourd'hui sur des volumes de marché très suffisants pour assurer une démarche de filière", a affirmé François Fillon le 22 février devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese) à propos de l'avenir du photovoltaïque. Le Premier ministre s'est exprimé devant le Cese après avoir présidé le matin même à Matignon une réunion interministérielle sur l'électricité d'origine photovoltaïque et la méthanisation. Selon lui, les professionnels disposent pour 2011-2012 d'"objectifs de puissance encore jamais égalés : les projets préservés par le décret de décembre dernier (...) représentent plus de 3.400 mégawatts (MW)". "On estime que ce sont au moins 2.000 MW qui seront effectivement développés dans cette période ; auxquels viendront s'ajouter 500 MW qui constituent notre cible annuelle en rythme de croisière, a poursuivi François Fillon. En 2 ans, ce sont donc au moins 2.500 à 3.000 MW qui seront installés."
Il a aussi annoncé un rendez-vous avec la filière à la mi-2012 pour faire le point sur la réalisation effective des projets en attente. "Si une part significative de ces projets ne voyait pas le jour, la cible annuelle pourrait être revue à la hausse, jusqu'à 800 MW, dans le cadre de la révision de la programmation pluriannuelle des investissements de production électrique", a-t-il assuré.
Alors que le gouvernement doit élaborer un nouveau cadre réglementaire avant le 9 mars, date d'expiration du moratoire instauré par le décret du 9 décembre dernier, François Fillon a indiqué que le nouveau dispositif de soutien doit viser "un équilibre entre la hausse du coût pour les consommateurs d'électricité et l'émergence d'une véritable filière industrielle aujourd'hui encore trop peu développée sur le territoire". Autre impératif : le développement du photovoltaïque devra davantage tenir compte de critères environnementaux, notamment par l'instauration d'une obligation de recyclage en fin de vie des installations.
Le nouveau dispositif de régulation comportera donc "d'une part des tarifs d'achat ajustés automatiquement chaque trimestre en fonction des volumes de projets déposés et d'autre part des appels d'offres pour les grandes toitures et les fermes solaires", a confirmé François Fillon. Le tarif initial sera fixé à "environ 20% du tarif en vigueur au 1er septembre 2010" et "la qualité envrionnementale fera partie intégrante des critères d'éligibilité des nouveaux projets qui devront, en outre, être accompagnés de cautions bancaires".
Pour le Premier ministre, "ces exigences qui viendront crédibiliser le professionnalisme de la filière devront éloigner tous ceux dont le comportement spéculatif passé a nui à la réputation de cette industrie émergente". Elles "représentent aussi la contrepartie de l'effort engagé par les pouvoirs publics" car l'installation de 2.500 MW d'ici fin 2012 correspond  à une "part financière prise par la collectivité" de "1,5 milliard d'euros" et celle de 3.000 MW de "2 milliards d'euros".