Petite enfance : un "plan pour améliorer massivement la qualité de l'accueil"

Porté par Jean-Christophe Combe, ce plan comprendra notamment des mesures sur le taux d'encadrement, les signalements et contrôles, un "référentiel de bonnes pratiques", la formation... et des revalorisations salariales.

Le gouvernement entend déployer plusieurs mesures dans le cadre d'un "plan pour améliorer massivement la qualité de l’accueil dans le secteur de la petite enfance", a fait savoir le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, dans une interview au Parisien mise en ligne mercredi 28 juin au soir. Un déplacement était prévu ce vendredi 30 juin à Nancy pour détailler ce plan – sans que l'on sache pour l'heure si ce déplacement serait maintenu ou pas, compte-tenu du contexte d'embrasement de nombreux quartiers en France.

"Nous mettrons en place des contrôles plus fréquents, plus ciblés. Plutôt que de vérifier la hauteur des poignées de porte, il faut surtout vérifier que les enfants vont bien", a souligné le ministre dans cette interview au Parisien, poursuivant : "Il faut sortir des normes sanitaires pour mieux contrôler le bien-être de l'enfant, le respect de son rythme. Les professionnels de crèches ne sont pas là pour garder des enfants mais pour les accompagner dans leur éveil."

Ces mesures surviennent quelques semaines après que l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a préconisé de profondes réformes pour mieux prévenir les maltraitances aux enfants dans les crèches, et souligné que la "qualité de l'accueil" y laissait parfois à désirer. Après les annonces de la Première ministre, début juin, qui portaient notamment sur la création de milliers de places supplémentaires dans les crèches, il s'agit cette fois de déployer le volet "qualitatif" des réformes prévues pour ce secteur, a expliqué à l'AFP l'entourage du ministre.

Ce volet qualitatif passera notamment par le taux d'encadrement : "Nous devons désormais tendre vers un encadrant pour cinq enfants", sachant qu'aujourd'hui, il s'agit d'un adulte pour cinq enfants qui ne marchent pas, indique Jean-Christophe Combe, et le gouvernement compte "augmenter le temps de présence des adultes auprès des enfants en imposant la présence de deux adultes, en micro-crèches comme en crèches".

Une réflexion est en cours en vue de créer une plateforme centralisée de signalement des maltraitances, dont pourront se saisir "les professionnels, mais aussi les familles, et les élus". Les informations "seront ensuite traitées par les services de la PMI", précise le ministre, qui a confié une mission là-dessus à Florence Dabin, présidente du Maine-et-Loire et de France Enfance protégée. Jean-Christophe Combe souligne en outre que "dans le cadre du service public de la petite enfance, des moyens supplémentaires pour soutenir les départements, qui gèrent les PMI, sont à l’étude".

Un "référentiel de bonnes pratiques professionnelles" sera élaboré sur la base de la charte d’accueil du jeune enfant et portera entre autres sur "l’organisation des différents temps de la journée – les temps de sieste, de déjeuner, de jeu et d’éveil".

Le gouvernement va par ailleurs "intervenir directement pour revaloriser les salaires", et aider ainsi un secteur qui peine à recruter et où 10.000 postes sont à pourvoir. "Nous avons prévu d'accorder 200 millions d'euros chaque année pour accompagner les revalorisations", qui pourront atteindre "+10% en moyenne pour les auxiliaires de puériculture et +6% en moyenne pour les éducateurs de jeunes enfants". "C’est la première fois que l’État va intervenir directement pour revaloriser les salaires dans la petite enfance", fait valoir le gouvernement.

En termes de formation, une "période d’observation de 120 heures pour les professionnels qui n’auront pas réalisé de stage évalué avant leur prise de poste" sera instaurée. Et "des temps dédiés aux professionnels, pour leur permettre notamment d’analyser leurs pratiques, seront financés sur les journées de travail, y compris pour les directeurs et directrices de structure".