Pensions de famille : les associations demandent des moyens à la hauteur des objectifs
Un peu plus de 5.000 nouvelles places en pension de famille ont été créées depuis 2017, soit la moitié de l’objectif qui était fixé dans le plan Logement d’abord. Dans le volet 2 du plan, le gouvernement devrait opter pour un même objectif de 10.000 nouvelles places. Pour cela, les acteurs du secteur demandent des moyens suffisants et un calendrier adéquat, mais également une mobilisation de tous les acteurs et notamment des collectivités locales.
Les pensions de famille ont fait l’objet le 6 mars 2023 d’un échange entre des associations, élus et acteurs du logement accompagné et Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Olivier Klein, ministre délégué chargé du Logement. "À cette occasion, les associations ont à nouveau souligné l’utilité sociale de ces structures pour la réinsertion des personnes en difficulté et le soutien nécessaire à apporter à leur développement en droite ligne avec les objectifs gouvernementaux fixés dans le cadre du plan Logement d’abord", mettent en avant Habitat et humanisme, l’Union professionnelle du logement accompagné (Unafo), Adoma (CDC Habitat) et l’Université de la ville de demain (Fondation Palladio), dans un communiqué du 6 mars 2023.
Les pensions de famille accueillent "des personnes dont la situation sociale et psychologique rend difficile l’accès à un logement ordinaire", rappellent ces acteurs. Par leur petite taille – autour d’une vingtaine de logements -, "la présence d’espaces collectifs et l’animation par des hôtes", ces structures "offrent toutes les conditions nécessaires au bon accompagnement de leurs résidents".
Vers un nouvel objectif de 10.000 places créées pour 2023-2027
Selon l’Unafo jointe par Localtis à l’issue de cette rencontre, les ministres Christophe Béchu et Olivier Klein défendent actuellement auprès de Matignon un objectif de création de 10.000 nouvelles places en pensions de famille dans le cadre du plan Logement d’abord 2 (2023-2027). Un objectif qui serait jugé satisfaisant par les acteurs du secteur, s’il donne bien lieu à des moyens adéquats et un calendrier précis. Dans un communiqué du 16 février 2023, les Acteurs du logement d’insertion (la Fapil, Soliha, l’Unafo et l’Unhaj) demandaient pour ce volet 2 du Logement d’abord à la fois "un renforcement du pilotage national et dans les territoires" et "des financements à la hauteur des enjeux".
"Les pensions de famille et leurs résidents s’intègrent parfaitement dans les territoires, qu’ils soient tendus ou non, et s’avèrent être des solutions moins onéreuses pour la puissance publique que les structures d’hébergement, les nuitées d’hôtel ou les séjours en centres hospitaliers spécialisés", appuient Habitat et humanisme, l’Unafo, Adoma et l’Université de la ville de demain. Pourtant, l’objectif du plan Logement d’abord 1 (2017-2022), déjà fixé à 10.000 nouvelles places en pensions de famille et résidences accueil, n’a pas été atteint. "Seulement 5.200 places ont effectivement été créées depuis 2017, portant le nombre de logements en pensions de famille à 21.000 au 31 décembre 2021", déplorent les organisations.
Expliquer le modèle et convaincre les élus
Pour créer davantage de places, il faut mobiliser du foncier et "convaincre les élus", qui peuvent être parfois réticents à accueillir dans leur commune des personnes au parcours complexe. Pour rassurer et mieux faire connaître le modèle et ses atouts, une "Semaine nationale des pensions de famille" est organisée chaque année à l’automne par les associations du secteur.
"Dans un contexte de croissance des coûts de production, de hausse des taux d’intérêt, de baisse des subventions PLAI et de croissance des charges", les acteurs du logement accompagné insistent aussi sur la nécessité de "trouver des réponses exceptionnelles pour garantir le modèle économique" du dispositif. Les organisations demandent pour cela une mobilisation de tous les acteurs – "État, collectivités locales, Caisse des Dépôts, bailleurs sociaux, promoteurs, investisseurs" - en faveur des pensions de famille.