Nouvel AMI et moyens renforcés pour le plan Logement d'abord
Le deuxième appel à manifestation d'intérêt (AMI) "devra permettre la mise en œuvre accélérée du dispositif Logement d'abord dans de nouveaux territoires", a souligné la ministre Emmanuelle Wargon, qui a également fait part de son souhait de développer les pensions de famille et a annoncé que le forfait journalier sera revalorisé. L'Union professionnelle du logement accompagné espère que cette revalorisation se fera sur des crédits nouveaux.
A l'occasion du "troisième anniversaire" du plan Logement d'abord – plus précisément du plan quinquennal 2017-2022, le Logement d'abord remontant à plus d'une dizaine d'années – Emmanuelle Wargon a annoncé, lors d'un déplacement dans l'Hérault, le lancement d'un deuxième appel à manifestation d'intérêt (AMI), "qui devra permettre la mise en œuvre accélérée du dispositif Logement d'abord dans de nouveaux territoires". La ministre déléguée en charge du logement a également annoncé un développement des pensions de famille et un renforcement des moyens dédiés à l'accompagnement social vers le logement.
Soutien renforcé pour les pensions de famille et 150 ETP pour les Siao
Lancé dès le début du mandat d'Emmanuel Macron (voir notre article ci-dessous du 6 juin 2017) le plan quinquennal pour le Logement d'abord s'est traduit par un premier AMI couvrant 23 territoires (voir notre article ci-dessous du 30 mars 2018). La ministre du Logement insiste aujourd'hui sur l'efficacité de ce dispositif, puisque environ 150.000 personnes sans domicile ont pu accéder au logement depuis le lancement du plan. Devant ces résultats, Julien Denormandie, alors ministre du Logement, avait annoncé un "acte II" du dispositif et une enveloppe supplémentaire de 60 millions d'euros dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020 (voir notre article ci-dessous du 13 septembre 2019). La crise sanitaire a bien sûr retardé la mise en œuvre de cette relance.
Pour sa part, Emmanuelle Wargon a annoncé le lancement d'un nouvel AMI, mais sans préciser le nombre de territoires envisagés. Elle indique toutefois que "le cahier des charges sera publié dans les prochaines heures". La ministre a également fait part de son souhait de développer les pensions de famille et de renforcer la place de ce type d'hébergement. Pour cela, le forfait journalier des pensions de famille sera revalorisé à compter du 1er janvier 2021, passant de 16 à 18 euros par jour et par place, soit une hausse de 12% et un budget annuel supplémentaire de 17 millions.
Autres mesure annoncée : le renforcement de l'accompagnement social vers le logement, grâce au recrutement de 150 ETP au sein des services intégrés de l'accueil et de l'orientation (Siao) pour un budget de 8 millions d'euros par an. Par ailleurs, 5 millions annuels supplémentaires seront alloués, à partir de 2021, à l'intermédiation locative afin de faciliter l'accès des personnes à faibles ressources aux logements du parc locatif privé.
La ministre du Logement n'a pas manqué d'ajouter à cet ensemble de mesures les 100 millions d'euros du plan France Relance "pour développer une offre adaptée aux besoins des personnes sans domicile et pour rénover les structures collectives existantes". Celles-ci visent toutefois essentiellement les structures d'hébergement, comme les CHRS.
L'Unafo plutôt satisfaite, mais regrette l'absence des résidences sociales
Dans un communiqué du 11 septembre, l'Unafo (Union professionnelle du logement accompagné) "soutient" les mesures annoncées du nouvel AMI, "auquel elle est associée", et sur le renforcement des moyens humains pour les Siao, "qui doit permettre de faciliter la fluidité des parcours résidentiels".
L'association se félicite aussi de la revalorisation du forfait journalier des pensions de famille de 16 à 18 euros. Mais elle rappelle toutefois que cette mesure "était réclamée par les acteurs, notamment l'Unafo, depuis de nombreuses années, dans la mesure où la non-revalorisation de cette subvention depuis 2008 correspondait à une perte de valeur de près de 15%, soit plus du tiers d'un ETP qui n'était plus financé, alors même que les précarités des personnes logées ont augmenté, rendant nécessaire un accompagnement renforcé".
L'Unafo annonce également qu'elle "sera attentive à ce que cette revalorisation se fasse sur des crédits nouveaux, comme cela a été annoncé hier, et non pas au détriment du programme de création de nouvelles pensions de famille". Enfin, elle "regrette l'absence de prise en compte réelle du rôle des résidences sociales dans cette politique, malgré les résultats".