Outre l'Île-de-France, le Grand Est grand gagnant des investissements de Choose France

Avec six opérations d'investissements annoncées, outre l'Île-de-France, le Grand Est ressort comme le grand gagnant du cru 2023 de Choose France. L'événement annuel, qui réunit les investisseurs étrangers et français à Versailles depuis 2018, a permis d'annoncer 28 opérations pour 13 milliards d'euros. Un record pour ce rendez-vous, marqué par une prédominance de l'industrie verte mais aussi par une offensive à surveiller du groupe américain Mars dans l'agroalimentaire.

D'ici 2025, la Moselle va accueillir une gigafactory de fabrication de panneaux photovoltaïques. L'usine, située à Sarreguemines, représente un investissement global de 710 millions d'euros et donnera lieu à la création de 1.700 emplois. Porté par le groupe InnoEnergy (Siemens, CEA, Universités…), le projet se localisera sur l'europôle de Hambach, propriété de la communauté d'agglomération Sarreguemines Confluences (CASC). Une opération qui s'ajoute à d'autres projets d'investissements, cumulant 1,2 milliard d'euros depuis janvier 2023, "soit autant que le record déjà atteint en 2019 !", se réjouit le président du département et de Moselle Attraction, Patrick Weiten, dans un communiqué diffusé le 15 mai 2023.

À l'image de ce projet, la région Grand Est a attiré de nombreux investissements parmi ceux annoncés lors de Choose France, le rendez-vous des dirigeants étrangers et français qui se tenait le 15 mai à Versailles. Au total, six opérations d'investissements sont annoncées dans cette région, qui fait ex aequo avec l'Île-de-France, devant les Hauts-de-France (quatre projets d'investissements). Mais cette dernière peut se targuer d'accueillir le plus gros projet, celui porté par le groupe taïwanais ProLogium pour la construction d'une méga-usine de batteries électriques à Dunkerque : 5,2 milliards d'euros pour 3.000 emplois escomptés.

Six investissements du groupe américain Mars

La "réindustrialisation verte" recherchée par l'exécutif est donc une marque de ce cru 2023. Mais l'agroalimentaire est également bien servi avec, notamment, l'offensive du groupe américain Mars qui totalise six projets en France, dont trois dans le Grand Est, pour un montant de 130 millions d'euros. Ces investissements sont destinés à "augmenter ses capacités de production, moderniser et digitaliser ses usines, équiper ses cliniques vétérinaires, innover en matière d’emballages durables, poursuivre sa transition écologique", précise l'Élysée dans son dossier de presse. Le groupe Mars investit aussi dans les Hauts-de-France, le Centre-Val de Loire et l'Occitanie et cherche à se diversifier. Célèbre pour ses barres chocolatées, Mars est en effet devenu un acteur majeur de la nutrition animale, via sa division Petcare (il détient notamment Royal Canin), qui a aussi investi le secteur des soins vétérinaires, avec plus de 2.500 cliniques réparties dans vingt pays.

Toujours dans l'agroalimentaire, Sias, le spécialiste coréen des plats préparés, prévoit aussi une opération dans le Grand Est, comprenant 70 emplois, dans le cadre de son expansion en France et de sa nouvelle usine située à Wisches. Enfin, Knauf, leader allemand dans la fabrication de matériaux de construction, prévoit un investissement de 100 millions d'euros en Grand Est, avec 50 emplois à la clé pour construire une unité d'assemblage pour créer des dalles de plafond en laine minérale à Illanges.

13 milliards d'euros et 8.000 emplois

Les 28 opérations annoncées dans le cadre de Choose France représentent un total de 13 milliards d'euros et 8.000 emplois, des résultats ­­au-delà des éditions précédentes*. En région Grand Est, ces projets coïncident quasi parfaitement avec les périmètres des Territoires d'industrie, ce qui n'est pas forcément le cas pour les autres régions.

"Aujourd'hui, on a une territorialisation nécessaire réalisée par Territoires d'industrie, on voit qu'elle a des intérêts notamment dans les Hauts-de-France et en Grand Est", signale Thomas Raulet, responsable projets data à la Banque des Territoires, qui poursuit : "La révision annoncée de la carte des Territoires d'industrie sera l'occasion de revoir ces périmètres, voire d'en ajouter d'autres car les projets industriels n'ont pas forcément lieu que dans les territoires désindustrialisés ou en souffrance ; on voit qu'il y a des territoires qui s'industrialisent qui n'ont pas le label Territoires d'industrie, notamment dans le cadre d'implantation de start-up industrielles." 

40% des projets sont situés dans des villes de moins de 20.000 habitants

Au total, "40% des projets sont situés dans des villes de moins de 20.000 habitants", souligne l'Élysée. Sur les 88 projets annoncés au fil des éditions Choose France depuis 2018, seuls 8 ont été reportés. Et pour affiner les projets et favoriser les investissements, des rendez-vous bilatéraux (environ 400) sont prévus entre le président, les ministres et les dirigeants d'entreprises. "Une demi-heure de temps présidentiel peut être de nature à déclencher un investissement", assure l'Élysée. Emmanuel Macron devait ainsi recevoir le 15 mai le PDG de Pfizer (qui a annoncé un investissement de 500 millions d'euros sur quatre ans en France), le président exécutif d’ArcelorMittal ou encore le DG de The Walt Disney Company…

Mais Choose France n'est que la partie émergée des investissements étrangers en France. Le gouvernement table aussi sur la Team France Invest pour améliorer les performances de la France en matière d'attractivité. Des résultats là aussi encourageants avec 1.259 projets recensés en 2022 (+3%), soit 34 décisions par semaine en moyenne (voir notre article du 12 mai 2023). "La taille du bassin d’emploi, la présence de talents, d’infrastructures de formation, d’un écosystème de recherche et d’innovation en synergie avec les entreprises, d’un ou plusieurs pôle(s) de compétitivité, sont autant d’atouts qui permettent aux différentes régions de se démarquer à l’international", souligne l'Élysée.