Investissements étrangers : encore un bon cru pour l'industrie dans les petites villes
Malgré le contexte international, la France a enregistré un nouveau record de projets d'investissements étrangers en 2022. Un quart d'entre eux concernent des sites de production, la plupart du temps dans des villes de moins de 20.000 habitants. L'analyse détaillée région par région sortira le 11 mai.
La guerre en Ukraine et la crise énergétique n’ont pas affecté l’attractivité de la France pour les investissements directs étrangers (IDE). Ces derniers ont atteint un nouveau record avec 1.725 projets recensés l’an dernier, soit une hausse de 7%, selon les chiffres de Business France dévoilés le 27 février. Ils ont permis de "créer ou de maintenir" 58.810 emplois, une "augmentation record" de 31% par rapport à l’année précédente. Un nombre à relativiser toutefois par le poids des CDI intérimaires créés par des entreprises comme Manpower et Randstad, qui représentent 20,5% des emplois. Hors intérimaires, les emplois ont progressé de 7%. À noter aussi que, contrairement au classement de la Banque de France, Business France ne comptabilise que le nombre de projets et non les montants investis.
En totalisant 280 projets, les États-Unis retrouvent leur place de premier investisseur en France, repassant devant l’Allemagne (256 projets). Le Royaume-Uni est troisième (176 projets).
La moitié des projets concernent de nouvelles implantations et 46% des extensions, "signe de la confiance renouvelée des entreprises étrangères ayant déjà investi en France", se félicite Bercy, dans un communiqué.
L'énergie-recyclage, premier secteur industriel
Les projets industriels représentent un peu plus du quart des décisions d’investissement avec 457 projets (quasiment le niveau de l’an dernier) totalisant 17.500 emplois, que ce soit dans les machines-outils, l’agroalimentaire, la métallurgie, la chimie-plasturgie ou le verre... L’énergie-recyclage est le premier secteur industriel avec 88 projets pour 2.124 emplois. Et la moitié d’entre eux concernent des énergies décarbonée (éolien, photovoltaïque, solaire, hydrogène…). En revanche, la construction automobile "décroche" et enregistre une chute de 22% des projets par rapport à 2021 et 32% des emplois associés.
Les trois quarts des investissements industriels se concentrent dans des villes de moins de 20.000 habitants. "Les investisseurs étrangers créent des emplois et de la valeur ajoutée partout en France et contribuent ainsi à la revitalisation de nos territoires", souligne Bercy. Tous secteurs confondus, les petites communes accueillent 43% des projets d’investissements étrangers en France.
Sites clés en main
Les entreprises étrangères sont aussi de plus en plus nombreuses à choisir d’installer leur centre de décision dans l’Hexagone, avec 394 projets (14 de plus qu’en 2021). À noter également, une hausse de 23% du nombre de projets de recherche & développement (191 projets).
Pour Business France, les bons résultats de ce cru 2022 s’expliquent par "les mesures pro-business" lancées depuis quelques années, la "confiance maintenue" grâce aux mesures du plan de relance, "la vision claire et ambitieuse" portée par le plan d'investissement de 54 milliards d'euros France 2030 et le travail de terrain de la Team France Invest. Selon Laurent Saint-Martin, nouveau directeur général de Business France, "22% des décisions concernent des secteurs ciblés par France 2030".
Dans cette bataille de l'attractivité, l'agence souligne aussi l’importance du dispositif des "sites clés en main" purgés des autorisations administratives (enquête 4 saisons, fouilles…). Elle s’est associée avec la Banque des Territoires pour lancer l’outil cartographique en accès libre "Dataviz sites clés en main" qui "propose une information détaillée sur le foncier industriel disponible, les services associés sur site (utilités, bâtiments…) et à proximité (grands équipements, instituts de recherche…)".
Les Hauts-de-France se hissent au deuxième rang
L’analyse détaillée région par région ne sortira que le 11 mai, en amont du sommet annuel Choose France. Mais certaines régions sont déjà fixées, comme les Hauts-de-France qui se hissent au deuxième rang, derrière l’Île-de-France, tant en nombre de projets qu’en nombre d’emplois, dépassant pour la deuxième année consécutive le seuil des 8.000 emplois générés par les investissements directs étrangers sur son sol. La région a accueilli 205 projets, soit 50% de plus qu’en 2021, mais ils génèrent moins d’emplois : 8.437 emplois créés ou maintenus contre 8.661 pour 136 projets en 2021. L’industrie reste le premier secteur d’investissement des entreprises étrangères avec 71 projets (35% du total, un peu moins que la moyenne nationale). "La véritable culture et expertise industrielle de la région Hauts-de-France participe significativement à la réindustrialisation de la nation, notamment dans des secteurs stratégiques", souligne la région.