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Accessibilité - Osmose et Renasup préparent une formation numérique d'e-transcripteur

"La révolution numérique a modifié la donne des échanges avec une société qui n’avance pas au même rythme que le développement des nouvelles technologies et de leurs usages. Réfléchir à la façon dont nous allons communiquer demain ensemble, préparer l’avenir en répondant aux besoins de tous, voici le défi à relever", explique Pascale Luciani-Boyer, adjointe au maire déléguée aux nouvelles technologies de la ville de Saint-Maur (Val-de-Marne) et vice-présidente de la commission éducation/TIC de l'Association des maires d'Ile-de-France. Avec l'association Osmose qu'elle copréside, l'élue veut mettre en place une filière de formation au métier d’e-transcripteur avec Renasup (réseau national d'enseignement supérieur privé), en charge de la maîtrise d’oeuvre. Ce nouveau métier consiste à rendre accessible l’information orale aux déficients auditifs. A la clé, il y aurait la création de plusieurs milliers d’emplois pour satisfaire aux besoins des 5.182.000 personnes concernées en France métropolitaine (8,7% de la population), dont 302.900 déficients auditifs profonds (selon l'Union nationale des associations de parents d'enfants déficients auditifs). A la faveur de la loi du 11 février 2005 sur l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, se sont notamment développées des initiatives s'appuyant sur l'usage des technologies de l'information et de la communication (TIC) : visio-interprétation et visio-traduction en ligne, visio-transcription par vélotype, sténotype, reconnaissance vocale, etc. La mairie de Toulouse a ainsi été la première à traduire des démarches administratives en langue des signes avec la société coopérative d'intérêt collectif Websourd, vite suivie par d'autres communes : Fougères, Montpellier, Villeneuve-d'Ascq, etc. "Le numérique prend donc une part primordiale dans la communication en rendant la parole accessible à tous et pour tous", justifie Osmose. Dès fin 2009, Renasup a ainsi répondu à la sollicitation de l'association en constituant un groupe de travail. Pour compléter ses travaux, une réunion, organisée fin juin, a abouti au lancement d'un appel à contributions en ligne et à la constitution d’un comité de pilotage. Ce dernier est missionné pour élaborer le cahier des charges de la future formation. Trois axes sont déjà fixés : la définition des caractéristiques du métier, des profils d’opérateurs recherchés et des niveaux de formation visés ; l'identification des débouchés et la pérennité des activités en vue d'un référentiel métier ; l'élaboration d’un projet de formation devant aboutir à sa labellisation et sa certification. Valérie Létard, secrétaire d'Etat aux Technologies vertes, et son collègue du gouvernement Laurent Wauquiez, chargé de l’Emploi, parrainent la démarche qui a également reçu le soutien de la délégation aux usages de l'internet (DUI). Osmose et Renasup devraient présenter l'avancée de leurs travaux lors d’une nouvelle réunion plénière, organisée dès l’automne prochain.

 

Luc Derriano / EVS