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Formation professionnelle - Opcalia devance le futur contrat de génération avec son contrat Prodiat

L'organisme collecteur a expérimenté une nouvelle forme de contrat de professionnalisation, Prodiat, destiné aux TPE et PME avec un accompagnement sur-mesure. 1.600 contrats de ce type ont déjà été signés, avec moins d'heures de formation et un coût réduit. Opcalia y voit les prémices du futur contrat de génération que le gouvernement souhaite mettre en place.

Un contrat de professionnalisation incluant un accompagnement sur-mesure et la formation des tuteurs, spécifiquement orienté vers les très petites entreprises (TPE) et les PME. C'est ce que propose Opcalia, le deuxième collecteur français au titre de la formation professionnelle continue, à travers son contrat de professionnalisation Prodiat, développé depuis 2007. Le contrat a d'abord été mis en place à titre expérimental en région Nord-Pas-de-Calais. Il a par la suite été étendu à l'ensemble du réseau Opcalia. Objectif : aider les plus petites entreprises, qui ne disposent pas souvent de ressources humaines suffisantes, à définir leurs besoins en matière de compétences (construction de référentiels de compétences), à former les tuteurs qui vont suivre les bénéficiaires des contrats de professionnalisation et les aider à évaluer le dispositif.
Le contrat Prodiat prévoit aussi la prise en charge de l'intégralité des formalités administratives. Un point important pour des entreprises qui n'ont pas les moyens ni le temps de se consacrer à ce domaine. Le dispositif repose sur la mise en place d'un "service externe de formation externe structuré" par l'intermédiaire d'un organisme de formation architecte, un "OF architecte". "Le consultant externe aide l'entreprise à accompagner les bénéficiaires des contrats, à définir le périmètre de compétences attendu et à définir ses priorités, a expliqué Olivier Marty, directeur d'Opcalia Nord-Pas-de-Calais, à l'occasion de la présentation de ce contrat à la presse, le 7 juin 2012. Les grandes entreprises ont des services internes pour cela, nous nous avons inventé le service externe de formation externe structuré !" 1.000 contrats ont déjà été signés en 2011 et 600 nouveaux ont déjà été enregistrés au cours des quatre premiers mois de 2012. L'objectif d'Opcalia est d'atteindre 4.500 contrats Prodiat d'ici à 2013.

5% de rupture seulement

A l'heure actuelle, 860 entreprises ont été ainsi accompagnées. Les premiers retours font apparaître de nombreux avantages par rapport à un contrat de professionnalisation : le taux de rupture est de 5% contre 10% pour les contrats classiques. Ils donnent lieu à quatre fois plus de contrat à durée indéterminée (56% contre 14% pour les contrats classiques). Ils permettent même une meilleure intégration des seniors. Les contrats Prodiat profitent ainsi à 11% des plus de 45 ans, contre 3% pour les contrats classiques. "C'est possible, ça marche, s'est félicité Yves Hinnekint, le directeur général d'Opcalia. Quand on met le paquet pédagogiquement et en matière d'accompagnement, on peut voir les progrès."
Côté fonctionnement, le système permet de diminuer largement le nombre d'heures de formation : en moyenne 320 heures de formation contre 646 pour un contrat de professionnalisation classique. Un meilleur ciblage des formations, et la définition précise des compétences nécessaires expliquent cette différence de durée de formation. "Prodiat est plus ciblé comme pour la formation continue, donc plus efficace", précise Olivier Marty. Le moindre coût du contrat n'est pas négligeable : 5.800 euros pour Prodiat pour un maximum de 500 heures de formation, contre 6.300 euros pour un contrat de professionnalisation classique. De nombreux avantages qui poussent les responsables d'Opcalia à faire la publicité de leur contrat. "Il peut tout à fait s'inscrire dans le contrat de génération que le gouvernement souhaite mettre en place, a affirmé Yves Hinnekint. On est déjà dans les starting-blocks pour faire des propositions."

Emilie Zapalski

L'Anaf propose la création d'un "contrat de génération en alternance"
L'Association nationale des apprentis de France (Anaf) met en avant l'idée d'un contrat de génération en alternance, dans un communiqué diffusé le 7 juin 2012. Ce contrat est une réponse au contrat de génération que le gouvernement souhaite mettre en place. Il permettrait d'éviter de toucher au budget de l'alternance. Le contrat de génération en alternance se baserait sur le même principe que le contrat de génération classique mais il donnerait aux jeunes la possibilité de poursuivre parallèlement leurs études. "Ce nouveau dispositif assurerait aux jeunes embauchés en CDI une formation pratique de qualité avec un tuteur et un maintien de l'emploi des seniors", détaille le communiqué. Par cette proposition, l'Anaf souhaite aussi se positionner aussi en tant qu'interlocuteur du gouvernement pour la conférence sociale qui doit être organisée les 9 et 10 juillet prochains.
E.Z.