Internet - Noms de domaine : l'Afnic publie son observatoire 2009
"L'extension .fr a bien résisté à la crise économique en 2008/2009, avec 25% de croissance annuelle contre une moyenne de 8% pour les autres extensions au niveau mondial", s'est réjoui Mathieu Weill, le directeur général de l'Association française pour le nommage internet en coopération (Afnic), le 24 novembre à Paris, à l'occasion de la publication de la troisième édition de son observatoire annuel. L'Afnic y dresse un bilan des faits marquants de l'année écoulée, en collaboration avec le centre de recherche de l'école d'ingénieurs Télécom & Management Sud-Paris (Télécom Sud-Paris). Le 1,5 millionième nom de domaine en .fr a été enregistré le 10 septembre dernier. En terme de valeurs associées, ce .fr renvoie "à la francophonie, à la proximité et à l’appartenance". D'où son importance pour les collectivités locales : un quart des 36.000 communes de France ont enregistré un nom de domaine en .fr. "Même si les termes mairie et ville sont en retrait dans pour les sites actuellement déposés, les communes enregistrent peut-être davantage leurs noms sans adjoindre ces mots dans leur nom de domaine", a précisé Patrick Maigron, ingénieur d'études au département réseaux et services de Télécom Sud-Paris.
Litiges en hausse
Compte tenu de la croissance du nombre des noms de domaine, les procédures de résolution des cas de violations manifestes des dispositions du décret du 6 février 2007 (ou Predec) sont logiquement en augmentation. Ces dispositions prévues notamment pour lutter contre l'enregistrement des noms de communes par des tiers sont accessibles en ligne sur le site de l'Afnic depuis juillet 2008. Pour un quart d'entre elles, les procédures sont lancées par des mairies ou des institutions nationales, les trois quarts restants concernent le droit à la propriété intellectuelle. Il en coûte 250 euros par dossier. "Après obtention du transfert de nom à la commune légitime, celle-ci ne doit pas oublier de le faire enregistrer auprès du bureau de son choix", a signalé le directeur général. Le tarif médian de dépôt d'un nom de domaine n'est que de 12 euros par an en France. Entre 20 et 30 cas de collectivités ont actuellement été traités par l'Afnic.
Extensions géographiques en attente
Du côté des perspectives d'évolution, l'Icann (Internet corporation for assigned names and numbers qui gère le système de nom de domaine de premier niveau pour les codes génériques -gTLD- et les codes nationaux -ccTLD- au niveau mondial) a lancé en fanfare un processus de création de nouvelles extensions, en juin 2008 à Paris. Il s'agit notamment de suffixes géographiques, culturels ou linguistiques qui intéressent les collectivités (.paris, .bzh...). Mais ces extensions géographiques pourraient être précédées de nouvelles en caractères nationaux non latins (idéogrammes chinois, caractères cyrilliques, calligraphie arabe), dès le premier semestre 2010, sous la pression de la Chine, de la Russie ou de l'Egypte et des Emirats. La ville de Paris a annoncé fin septembre avoir retenu le groupement constitué de l'Afnic et Core (gestionnaire du .cat catalan, première extension géographique) pour l'accompagner dans la démarche de sa candidature au .paris auprès de l'Icann. Elle est par ailleurs associée à Barcelone, Berlin, Cologne, Hambourg, Londres, New York, Ottawa et Rome au sein de l'initiative Dotcities. "L'Afnic joue dans la perspective d'un nom de domaine en .paris le rôle d'opérateur technique, elle y apporte ses moyens et son expérience", a précisé Mathieu Weill. La capitale devrait d'ailleurs faire une nouvelle annonce à ce sujet durant la première quinzaine de décembre.
Luc Derriano / EVS