Environnement - Niort est élue Capitale 2013 de la biodiversité
Les lauréats de ce concours national – à ne pas confondre avec le trophée de la Capitale verte décerné par la Commission européenne et remis à Nantes pour l'année 2013 – ont été révélés ce 23 septembre. Au sommet du podium, la ville de Niort (Deux-Sèvres) succède donc à Lille (2012), Montpellier (2011) et Grande-Synthe (Nord, 2010). Cette année, c'est autour du thème "L'eau, la ville, la vie !" que les collectivités candidates ont été départagées. Une soixantaine ont tenté leur chance, dont une petite vingtaine de nouvelles par rapport aux années suivantes. "Sur quatre ans, ce sont au final plus de 160 collectivités qui ont participé", chiffrent les organisateurs. Niort fait partie du bataillon de fidèles. Candidate pour la troisième fois, la ville a déjà obtenu l'an dernier le Prix des villes moyennes. Mais son implication en faveur de la protection de l'eau a fait la différence et convaincu le jury de lui attribuer la palme à l'issue de cette nouvelle candidature. Candidature dont le déroulement est rôdé et distingue deux niveaux : les collectivités qui répondent au questionnaire mais ne vont pas jusqu'à soumettre des actions à juger se voient attribuer de une à cinq libellules et peuvent ainsi constater ou non leur progression chaque année ; celles qui vont plus loin et remplissent une fiche action sont évaluées par un comité scientifique qui se déplace éventuellement sur le terrain. En ressortent ainsi une mine d'actions innovantes et de bonnes pratiques, parfois reproductibles d'une ville à l'autre bien qu'elles soient très liées à l'histoire et la gestion locale.
Les qualités du gagnant
C'est le cas à Niort, dont le positionnement politique en faveur de la biodiversité n'est pas nouveau : sa députée-maire, Geneviève Gaillard, préside sur le plan national le comité Trame verte et bleue (TVB), planche sur la création de l'Agence française pour la biodiversité et a rendu en 2011 un rapport remarqué sur la conservation et la reconquête de la biodiversité. Cette cohérence entre engagements locaux et nationaux a été appréciée du jury. Localement, hormis la révision du plan local d'urbanisme (PLU), jugée "exemplaire" car elle s'appuie sur un travail préalable d'identification de la TVB et donne de réels gages à la maîtrise de l'étalement urbain, une cartographie des points de conflits responsables des discontinuités sur la Sèvre niortaise, un inventaire des zones humides annexé au PLU et un effort de renaturation des berges (la ville s'est réapproprié la compétence d'entretien des ouvrages d'art et des berges de ce fleuve côtier), ainsi que divers aménagements (passes à poissons, pêcherie scientifique pour le suivi des anguilles) ont séduit.
Petites, moyennes et grandes villes
Dans les Côtes-d'Armor, c'est Plérin qui a décroché le prix des petites villes. Elle est l'une des rares à avoir bouclé un atlas de la biodiversité communale (ABC), qui a débouché sur la publication d'un bilan de 300 pages et a inspiré le zonage du PLU en cours d'approbation. Côté espaces verts, sa conversion au zéro phyto inclut les cimetières qui, avec les terrains de sport, représentent généralement le talon d'Achille des collectivités qui font des efforts en matière d'herbicides. Lorient (Morbihan) est lauréate des villes moyennes, "pour son intégration de la trame verte et bleue dans son plan local d'urbanisme", sa charte zéro phyto, son travail sur les plantes invasives, sa politique de fauchage en parc et jardin, sa fête annuelle de l'eau et son programme d'éducation à l'environnement mené dès l'école primaire. La petite commune de Beaumont, dans le Puy-de-Dôme, décroche le Prix coup de cœur pour le lien tissé entre santé et biodiversité et la valorisation de sa rivière et des espaces attenants. Autres primés : Paris, pour la gestion écologique des sites autour des points de captage d'eau potable, Brest Métropole océane (nouvelle catégorie intercommunalité) et Marne-la-Vallée-Val Maubuée (Prix Natureparif).