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Biodiversité - La Stratégie nationale de biodiversité passe au concret

Le 17 décembre, à l'occasion d'un séminaire sur la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB), une vingtaine de projets portés en majorité par des entreprises mais aussi des associations et collectivités ont décroché le statut "d'engagement reconnu SNB".

La Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) 2011-2020, dont le coup d'envoi officiel a été donné en mai 2011, a le mérite de proposer un cadre commun et des objectifs à long terme à des acteurs aux profils variés, généralement déjà engagés de façon plus ou moins discrète et dispersée dans des projets de sensibilisation ou de protection de la biodiversité. Lors de son lancement, près de 150 structures l'avaient signée dont des villes, communautés urbaines ou encore l'Association des régions de France. Mais il semble qu'un grand nombre d'entre elles ne soient pas allées plus loin. "Nous avons reçu une trentaine de dossiers. Ils relèvent tous d'une démarche volontaire - c'est à souligner. Ils ont été soumis au comité national de suivi de la stratégie et 22 de ces engagements ont été retenus", explique-t-on au cabinet de Delphine Batho, ministre de l'Ecologie. Parmi eux figurent quatre projets issus de réseaux associatifs. Dont celui de l'Union nationale des centres permanents d'initiatives pour l'environnement (CPIE). Son action labellisée SNB dure trois ans et vise à impliquer les habitants dans la préservation de la biodiversité. "Cette reconnaissance est utile car elle souligne l'intérêt général de nos actions, avant qu'elles soient déclinées au plus près des territoires dès l'an prochain", indique Olivier Gabory, secrétaire général de l'UNCPIE, dans un film de communication réalisé par le ministère. Un syndicat (la CFDT, labellisée pour son plan d'action) et une organisation patronale (le Medef) font aussi partie du lot.

Deux collectivités reconnues

Le fait d'être bordé dans le temps donne une dimension projet à leurs engagements. "Notre engagement, également sur trois ans, tient lieu de feuille de route", confirme Christian Béranger, directeur Développement durable au sein d'une entreprise, le groupe cimentier Cemex. Seules deux collectivités ont été reconnues, la ville de Rezé (Loire-Atlantique) et la communauté d'agglomération Grand Paris Seine Ouest. En plus d'inscrire la protection de biodiversité à son Agenda 21, Rezé est proactive et explore actuellement le potentiel de ses corridors écologiques. Elle s'appuie pour ce faire sur l'expertise d'une agence de conseil. "En termes de gouvernance, ce besoin qu'ont les structures de s'appuyer sur des référents externes a été pointé lors des ateliers de travail. Tout comme la nécessité localement de s'appuyer sur des dynamiques de type plan Climat territorial. Enfin, il y a une forte demande pour qu'au terme des trois ans d'engagement, l'Etat offre un coup de pouce sur le volet animation et communication", précise Marc-Antoine Richard, chargé de mission au Museum national d'histoire naturelle. "Dans tous les cas, ces projets ne relèvent pas du greenwashing, ce sont bien des engagements suivis, audités, mesurables dans le temps et qui nécessitent une approche transversale et très partenariale", conclut-on au ministère.