Environnement - Métiers verts : des "boîtes à outils" pour les régions
Après plusieurs mois de réflexion, le plan de mobilisation des filières et des territoires pour le développement des métiers verts est fin prêt. Il a été présenté lors de la conférence nationale sur les métiers de la croissance verte, organisée le 27 janvier 2010 à Paris. Une réunion qui était aussi l'occasion de présenter les travaux effectués par les onze comités de filières, constitués en octobre 2009 par le gouvernement, et réunissant près de 400 personnes au total. Chacun des comités ayant analysé les opportunités de création d'emplois dans sa filière et fait des propositions. Le plan de mobilisation se décline quant à lui en trois axes : mettre en place une stratégie nationale, à travers la création d'un observatoire national placé sous l'autorité du ministère de l'Ecologie, une campagne de communication nationale, régionale et par branches professionnelles et la création de nouveaux diplômes dès la rentrée 2010, mobiliser les filières et les branches professionnelles, et, dernier axe, mobiliser les territoires. "Nous ne réussirons la mobilisation nécessaire que dans le cadre d'un partenariat avec les acteurs de terrain, a insisté Valérie Létard, secrétaire d'Etat au Développement durable dans son discours de clôture. Les compétences des collectivités territoriales, et spécialement des régions, dans le développement économique et la formation professionnelle en font des acteurs de premier niveau du développement des emplois de la croissance verte."
Pour les régions, le gouvernement prévoit des outils clés en main, une "boîte à outils commune", comprenant un fonds d'appui à la mobilisation régionale en cofinancement, une fonction observatoire régional des métiers de la croissance verte adossée aux observatoires régionaux de l'emploi et de la formation, un diagnostic régional des emplois verts en lien avec les maisons de l'emploi et un centre de ressources régional pour les professionnels sur les métiers verts, animé par des "conseillers grenelle pro", à l'image de ce que préconise le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) dans son rapport "Croissance verte et emploi", adopté le 25 janvier.
Les régions investissent dans la formation
Autre action destinée aux régions : un cofinancement des projets innovants, dans le cadre d'un appel à projets. La refonte des formations des professionnels participant à une même chaîne de production, la réalisation de télécentres dédiés au télétravail ou le développement d'actions de sensibilisation transversales associant donneurs d'ordres, entreprises et formateurs, ont été cités par Valérie Létard comme exemples de projets pouvant être proposés dans le cadre de cet appel à projets. 200 millions d'euros doivent être consacrés au titre du grand emprunt à ce volet qui vise à mobiliser les territoires. "Les régions ont déjà beaucoup investi dans ce domaine, avec des formations dédiées pour les métiers du bâtiment, le recyclage ou encore le transport public, affirme ainsi Marie-Laure Meyer, conseillère régionale d'Ile-de-France et membre de la commission Formation de l'Association des régions de France (ARF). Ce que nous souhaitons maintenant, c'est avoir le pilotage au niveau local de ce qui se fait au sein des comités de filières pour faire le diagnostic des points forts et des points faibles sur chaque territoire et, à partir de là, proposer une stratégie avec des cofinancements." Mais la conseillère régionale apprécie déjà la possibilité pour les régions de lancer des expérimentations cofinancées. "La région Ile-de-France pourrait être volontaire", assure-t-elle. L'appel à projets concernant ces expériences devrait être publié dans les prochaines semaines.
Ensuite, le gouvernement compte réunir le comité de pilotage national le 23 février 2010 et va demander aux comités de filière de construire des plans d'actions pour le développement de ces métiers verts.
Emilie Zapalski