Développement durable - Emplois verts : le gouvernement veut rattraper le retard
Valérie Létard, la secrétaire d'Etat au Développement durable, a installé ce 13 octobre le comité de pilotage national pour le développement des métiers liés à la croissance verte. Réunissant élus, partenaires sociaux, associations, collectivités locales, personnalités qualifiées, organismes de formation et ministères concernés, le comité doit permettre de proposer d'ici janvier 2010 des mesures pour développer la palette des métiers de la croissance verte. Deux autres réunions du comité sont prévues les 1er décembre 2009 et 12 janvier 2010 avant une conférence nationale organisée fin janvier. Le comité va travailler à partir de dix filières (transports, automobile, énergies renouvelables, eau-assainissement-déchets, métiers du bâtiment, agriculture et forêts, électromécanique, construction électrique et réseaux, raffinage, biocarburants et chimie verte, tourisme et métiers de la mer) et selon quatre axes de travail : identifier les métiers en développement ou en transformation, définir les besoins en formation, recruter, et valoriser les formations. Des sujets transversaux, comme la formation des formateurs, seront également étudiés. "L'idée ce n'est pas de créer une usine à gaz, a signalé Valérie Létard à l'issue de cette première réunion. Il s'agit de mettre en cohérence les objectifs et les stratégies." Mais la tâche ne sera pas facile. "D'un côté, Pôle emploi et la DGEFP (Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle) font des études, de l'autre les DRTEFP (directions régionales du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle) et les régions ont développé des observatoires de métiers... Un vrai casse-tête ! La multiplicité des acteurs est un obstacle si on ne sait pas mettre du liant", a souligné la secrétaire d'Etat qui souhaite mettre en cohérence cet ensemble d'acteurs et d'actions. Le plan opérationnel repose aussi beaucoup sur les régions. Le gouvernement a lancé un appel à candidature auprès d'elles pour que des expérimentations territoriales soient menées. Objectif de ces expérimentations : mettre en place un premier programme opérationnel à l'échelon régional entre l'Etat, les branches professionnelles et les collectivités locales. Un appel auquel certaines régions, comme l'Alsace, ont déjà répondu. "Certaines régions attendaient cette première réunion", a précisé Valérie Létard, qui ne fixe aucune limite dans les expérimentations. "Toutes les idées seront bonnes à prendre et ce n'est pas une question de moyens, plutôt de mutualisation", assure-t-elle. Le Grenelle de l'environnement, qui table sur 600.000 emplois créés en moyenne sur la période 2009-2020, estime à plus de 450 milliards d'euros l'ensemble des chantiers nécessaires pour respecter les nouvelles normes liées à la lutte contre le changement climatique. Des chiffres dont la secrétaire d'Etat préfère faire abstraction. "Au lieu de s'écharper sur les chiffres, il faut comprendre la nécessité de s'investir sur ces métiers, a-t-elle expliqué, si on ne répond pas aux besoins des métiers en tension et si on ne transforme pas certains métiers, ce sera de la perte d'emplois". Certaines régions n'ont pas attendu la première réunion de ce comité pour se lancer dans l'aventure. La région Aquitaine a créé en septembre 2009 une offre de formation certifiante sur l'éolien pour répondre aux besoins des industriels du secteur sur son territoire. La région Limousin tente quant à elle de repérer les carences que pourraient avoir les entreprises locales pour répondre aux nouvelles normes imposées par le Grenelle de l'environnement.
Emilie Zapalski