Politique de la ville - Maurice Leroy : "Le Grand Paris, c'est la politique de la ville"
"Le président de la République et le Premier ministre ont voulu renforcer la politique de la ville en faisant de la ville un ministère de plein exercice. C’est un acte fort." Le premier discours du ministre de la Ville, Maurice Leroy, ce 6 décembre à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) en présence notamment du maire Jacques Bourgoin, a surtout été l'occasion de réaffirmer l'engagement du gouvernement auprès des populations et des territoires en difficulté. En reprenant les grandes lignes de la politique de la ville (sécurité, emploi, transport, renouvellement urbain…), le ministre s'est surtout voulu rassurant quant à la continuité des actions et plans mis en route depuis deux ans. Et Maurice Leroy d'affirmer, entre autres, ce qui n'était encore qu'au conditionnel (voir notre article ci-contre), à savoir que "les crédits consacrés aux Cucs [contrats urbains de cohésion sociale, ndlr] seront stabilisés en 2011 et seront même prolongés jusqu’en 2014". Maurice Leroy a également confirmé l'intention d'expérimenter dans une "trentaine de quartiers, des contrats urbains de cohésion sociale qui devront comporter des engagements sur les politiques de droit commun, notamment l’emploi, la sécurité ou encore l’éducation, et se fonder sur un véritable projet territorial en étroite collaboration avec les élus".
Dans son discours, l'ancien chargé de mission au conseil général des Hauts-de-Seine (au cabinet de Charles Pasqua, 1993), visiblement ému de se retrouver dans cette commune où il a fait "ses premières armes dans la politique de la ville" et où il conserve d'étroits liens avec les élus, a longuement évoqué sa vision du Grand Paris - "une ville monde, écologique, compacte, belle, culturelle et solidaire, dense, mixte, intelligente […], une ville faite pour l'homme" - et l'opportunité que ce vaste plan offre de "retisser le lien entre Paris et sa banlieue et [d'] agir sur la cohésion sociale". "La ville doit intégrer plutôt qu'exclure", a déclaré Maurice Leroy en rappelant que, là encore, le chef de l'Etat avait voulu donner un signal fort en rattachant le Grand Paris au ministère de la Ville. Soulignant le modèle que représente Gennevilliers en matière de renouvellement urbain (notamment le quartier du Luth, situé dans le nord de la ville, actuellement en pleine restructuration), le ministre a rappelé son attachement, d'une part, à cet outil stratégique pour "pour réduire les inégalités sociales et territoriales", mais, d'autre part, au droit commun, à l'autorité de la loi républicaine et à "à la remise en service de l’ascenseur social républicain".
Un premier discours dans lequel rien de "très nouveau" n'aura transpiré ce 6 décembre. Reste qu'après plusieurs récents rapports condamnant l'inefficacité de la politique mise en place dans les quartiers dits "sensibles", une chose demeure certaine, comme l'affirme le ministre sans sa conclusion : "Dans les quartiers difficiles, par les personnes en difficulté, nous sommes attendus et chaque femme, chaque homme, porte l’espoir que demain sera meilleur qu’aujourd’hui."
Maurice Leroy a annoncé, dans un communiqué du 3 décembre, son intention de confier à Pierre Charon, ancien conseiller du chef de l'Etat et membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), une mission de communication sur la politique de la ville.
Pierre Charon "aura aussi pour mission de proposer des actions de communication afin de donner une plus grande visibilité" à la politique de la ville et au projet du Grand Paris, des chantiers "parfois méconnus du grand public", selon le communiqué.
Le ministre de la Ville souhaite "que Pierre Charon lui propose des orientations et des pistes d’actions concrètes qui permettront d’associer et de rassembler les élus nationaux et locaux, les responsables socio-économiques et associatifs concernés par ses domaines de compétence", ajoute le texte.