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Culture - Manifestations musicales : la Sacem joue la transparence

Souvent perçue comme opaque, la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) a décidé de jouer la transparence sous l'impulsion de son nouveau directeur, Jean-Noël Tronc. L'une des premières manifestations de ce nouveau positionnement est la mise en ligne de 300 questions-réponses sur l'institution et son fonctionnement. Intitulée "Nos réponses à vos questions", la rubrique se fixe pour ambition d'apporter "des réponses précises et argumentées à toutes vos questions qu'elles soient d'ordre général (histoire, gouvernance, gestion collective, droits d'auteur...) ou pratique". Elle entend aussi lutter contre "les idées reçues, voire les idées fausses" sur l'organisation.
Les collectivités territoriales et les associations y trouveront nombre de question-réponses intéressantes dans la rubrique "Utilisateurs côté pratique", dédiée aux droits à régler lors de l'utilisation de musique dans un cadre public. De nombreuses questions très concrètes sont ainsi abordées sous la forme de réponses brèves et claires avec, le cas échéant, un renvoi vers des pages spécialisées du site de la Sacem. Bien que le côté systématique des réponses finisse par donner un côté un peu déprimant à l'ensemble - à toute question du type "Est-ce que je dois régler........?", la réponse est toujours "oui" ! -, la formule se révèle efficace. De nombreux maires et organisateurs de manifestations ne manqueront pas d'être intéressés par les réponses à des questions du type "Je souhaite utiliser de la musique pendant une fête publique, un spectacle. Comment faire ?", "Toutes les manifestations musicales doivent-elles être déclarées à la Sacem", "J'organise une manifestation musicale gratuite. Dois-je acquitter des droits d'auteur ?" (réponse positive, mais point qui fait l'objet de contestations récurrentes de la part des petites communes), ou encore "La Sacem peut-elle accorder des dons ou des autorisations gratuites pour certaines manifestations à vocation humanitaire, caritative ou sociale ?".
Les autres rubriques de questions-réponses sont consacrées respectivement à l'organisation et au fonctionnement de la Sacem, aux idées reçues sur l'institution, aux "Créateurs côté pratique", à l'action culturelle (la Sacem finance un certain nombre d'actions de soutien à la création musicale) et, enfin, à "La Sacem pour les nuls".
La transparence a certes ses limites. Ainsi, on trouvera une question intitulée "Comment sont rémunérés les dirigeants de la Sacem ?". Comment et non pas combien, alors que la Cour des comptes a provoqué un mini scandale en révélant que le prédécesseur de Jean-Noël Tronc percevait une rémunération de 750.000 euros par an... De même, les questions-réponses ne sont pas très prolixes sur le sujet sensible des frais de gestion de la Sacem, pourtant également pointé par le rapport de la Cour des comptes. La réponse tient en effet en une seule phrase : "Les frais de gestion de la Sacem sont d'environ 15% et s'inscrivent dans la moyenne internationale." En dépit de ces quelques limites, les questions-réponses de la Sacem demeurent néanmoins un outil utile pour tous les diffuseurs de musique, professionnels ou occasionnels.