Malgré la crise sanitaire, les régions n'ont pas cessé d'aider la production cinématographique
Le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) publie son étude annuelle sur "La production cinématographique en 2020". Celle-ci porte sur l'ensemble des films ayant reçu un agrément l'an dernier. La crise sanitaire se lit clairement dans les résultats. En effet, seuls 239 films ont été produits en France l'an dernier, soit 21% de moins qu'en 2019. De même, le total des investissements dans la production s'est élevé à 784 millions d'euros, soit un recul de 30%. Le CNC rappelle que les tournages ont été suspendus du 17 mars au 11 mai 2020 et que la "crise sanitaire a également limité les coproductions internationales", du fait des restrictions de déplacement. Le gouvernement et le CNC ont cependant mis en place, le 1er juin, un fonds d’indemnisation et de garantie à hauteur de 100 millions d'euros, cofinancé par l’État et des assureurs privés, pour couvrir en partie le risque pandémique en cas d’interruption d’un tournage lié au Covid-19.
Dans ce contexte pour le moins tendu, les régions n'ont pas remis en cause leurs aides à la production, même si celles-ci ont subi le contrecoup de la diminution du nombre de tournages. L'an dernier, les aides des collectivités territoriales dans la production agréée (y compris les apports du CNC dans des opérations du type "1 euro pour 2 euros") ont atteint 19,24 millions pour 98 films, dont 89 d'initiative française. Ce montant est à comparer aux 22,98 millions de 2019 (-16%) et au pic de 25,72 millions enregistré en 2018 (-25%). Pour être complet, il faut y ajouter à ces 19,24 millions l'apport de 3,14 millions de Rhône-Alpes Cinéma, pour le financement de 15 films, dont 14 d'initiative française, ce qui porte la contribution totale des collectivités territoriales en 2020 à 22,38 millions pour 103 films. L'étude du CNC montre aussi que les collectivités aident des films à petit ou moyen budget, puisque le devis moyen de ces productions est de 3,05 millions. L'apport des collectivités est relativement modeste (6,24% des devis en moyenne), mais il permet souvent de boucler un budget. En 2020, les collectivités ont d'ailleurs financé 34 premiers films et 20 seconds films.
Enfin, en termes de répartition, les régions sont, de très loin, les principales collectivités à financer la production cinématographique, avec 94% du total. Hors cas particulier de Rhône-Alpes Cinéma (voir plus haut), l'Ile-de-France est le principal financeur, avec 43 films et 7,65 millions. Viennent ensuite Paca (18 films et 2,76 millions), l'Occitanie (11 et 1,66), les Hauts-de-France (9 et 1,57) et la Nouvelle-Aquitaine (14 et 1,45). Toutes les régions de métropole participent ainsi au financement de la production, à l'exception de la Normandie. Les autres financeurs en 2020 sont La Réunion (2 films), l'Eurométropole de Strasbourg (3 films) et le Lot-et-Garonne (1 film). Enfin, en 2020, 16 films ont été financés simultanément par deux collectivités territoriales et 6 films par trois collectivités.