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Santé - Lutte contre l'obésité : Epode affiche des résultats flatteurs

Alors que le quatrième congrès des villes Epode (Ensemble, prévenons l'obésité des enfants) s'ouvre à Vitré le 27 mai, les responsables du programme en ont présenté, à l'occasion d'une conférence de presse, les premiers résultats. Si Epode rassemble aujourd'hui 226 villes, ces résultats portent uniquement sur les dix villes pilotes - Asnières, Beauvais, Béziers, Evreux, Meyzieu, Roubaix, Royan, Saint-Jean, Thiers et Vitré -, qui furent les premières à s'engager dans ce programme, lancé en 2004, et disposent ainsi d'un recul suffisant. L'étude a consisté à mesurer, chez les 24.000 enfants concernés, l'évolution sur cinq ans de l'indice de masse corporelle (IMC). Les chiffres obtenus témoignent de l'intérêt du programme, puisqu'ils font apparaître une baisse de 9,1% de la prévalence du surpoids et de l'obésité. Entre 2005 et 2009, celle-ci est passée de 20,55% à 18,83% (4,45% d'obésité et 14,38% de surpoids). Les responsables du programme jugent ces "résultats plus qu'encourageants, car pour la première fois en France une baisse significative de l'obésité infantile est observée".
Ces bons résultats d'ensemble sont toutefois fortement typés sur le plan social. Ainsi, le recul de la prévalence du surpoids et de l'obésité est de 13% dans les quartiers non couverts par une zone d'éducation prioritaire (ZEP) - donc plutôt favorisées -, alors qu'il n'est que de 2% pour les territoires inscrits dans le ressort d'une ZEP. Si le pourcentage d'élèves en surpoids est assez proche entre les zones ZEP et non ZEP (respectivement 16,65% et 13,03%), le pourcentage des enfants obèses est en revanche deux fois supérieur dans les ZEP (6,5% contre 3,22%). En dépit de cet écart, les responsables d'Epode estiment que "ces résultats sont d'autant plus prometteurs lorsque l'on connaît la difficulté de toucher les zones les plus fragiles". Ils insistent également sur le fait que la lutte contre le surpoids et l'obésité des enfants représentent nécessairement un investissement au long cours.
Fort de ses 226 communes adhérentes, le réseau des villes Epode couvre désormais quatre millions de personnes et la formule a été reprise par plusieurs pays (Belgique, Espagne, Grèce, Australie du Sud et Mexique). Son succès repose notamment sur la désignation, par chaque ville adhérente au programme, d'un chef de projet, garant de la mise en place des actions locales et dont la formation et l'encadrement sont assurés par la coordination nationale Epode. Cette dernière souhaite aujourd'hui poursuivre ses actions sur le long terme et développer ses actions sur trois nouveaux axes, jugés prioritaires. Le premier consiste à intensifier la prévention précoce de l'obésité, notamment à destination de la petite enfance et des femmes enceintes. Le second - en phase avec les résultats obtenus sur les ZEP - porte sur le renforcement des actions mises en place à destination des populations les moins favorisées. Enfin, le troisième axe consiste à accentuer les actions de prévention autour de l'activité physique, considérée comme un pendant indispensable dans la prévention de l'obésité infantile, au côté de l'offre alimentaire.

 

Jean-Noël Escudié / PCA
 

 

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