Prévention - Le PNNS incite les villes à s'investir dans la santé
Le réseau des villes actives du programme national nutrition santé (PNNS) vient de mettre en ligne son site internet. Celui-ci entend fédérer les actions des communes membres et susciter de nouvelles adhésions. Il propose également un ensemble d'outils opérationnels à destination de différents publics - enfants, adolescents, personnes âgées, femmes enceintes, populations précaires ? - ou centrés sur des thématiques particulières : surpoids et obésité, activité physique, professionnels... Ce nouvel outil au service d'un réseau en plein développement a valeur de symbole. Laissé à l'écart de l'acte II de la décentralisation - le recul du gouvernement sur le transfert de la santé scolaire en fut l'un des signes les plus marquants -, le domaine de la santé n'en continue pas moins d'intéresser, sur une base volontaire, les collectivités territoriales. Une fois oubliés les débats et les ambitions démesurées du début des années 2000 sur la décentralisation des grandes politiques sanitaires, les collectivités se concentrent désormais sur des actions concrètes de prévention santé. Celles-ci s'appuient sur une approche transversale, intégrant d'autres compétences territoriales, comme l'éducation ou l'action en faveur des personnes âgées.
La lutte contre l'obésité et la participation au programme national nutrition santé (PNNS) en sont un bon exemple. Les débuts ont été laborieux, après la création, par un arrêté du 8 octobre 2003, d'un groupe de travail "action municipale et programme national nutrition santé" et la mise en place du réseau des villes actives du PNNS à la fin de 2004. Dix villes moyennes s'étaient alors engagées dans une opération de prévention de l'obésité chez les enfants, rejoignant ainsi les deux communes pionnières du Pas-de-Calais - Fleurbaix et Laventie - qui se sont lancées dans cette opération dès 1993, avec des résultats très probants. La mise en place et le développement du PNNS, dont la première édition date de 2001, ont ainsi servi d'accélérateur à l'investissement des communes dans la prévention santé. Le réseau des villes actives compte aujourd'hui 127 communes de toutes tailles, de Cublac (Corrèze, 1.600 habitants) et Durtol (Puy-de-Dôme, 2.000 habitants) jusqu'à Toulouse et Paris. Leur engagement se traduit par l'adhésion à la Charte des villes actives du PNNS, élaborée par le ministère de la Santé et l'Association des maires de France (AMF). Celle-ci prévoit que la commune signataire s'engage notamment à mettre en oeuvre, chaque année, au moins une action issue de la liste proposée par le PNNS ou une action innovante et conforme au PNNS et à nommer au sein de ses services un référent "actions municipales du PNNS" chargé d'animer les actions mises en place et d'en rendre compte à la direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass). Devant la montée en charge rapide du réseau des villes actives, le ministère de la Santé a décidé d'étendre l'initiative aux départements, invités à s'investir dans le second PNNS (2006-2010). Le site propose donc désormais la Charte des départements actifs du PNNS.
Jean-Noël Escudié / PCA