Santé publique - Entre le Nord et le Sud-Est, une prévalence de l'obésité du simple au double
Les chiffres sont sans ambiguïtés : l'enquête épidémiologique triennale ObEpi réalisée par TNS Sofres pour les laboratoires Roche en collaboration avec le docteur Marie-Aline Charles, directeur de recherche à l'Inserm, épidémiologiste (Unité Inserm U 258) et le professeur Arnaud Basdevant, chef du service de nutrition de l'Hôtel-Dieu de Paris, Université Pierre et Marie Curie (Inserm U 755) démontre que l'obésité continue à progresser en France. En 2006, elle concerne 5,9 millions de personnes, soit 12,4% de la population contre 11,3% en 2003 et 8,2% en 1997. Les disparités régionales sont importantes : le Nord-Pas-de-Calais est la région la plus touchée avec une prévalence de 18,1 devant la Haute-Normandie (16,1) et l'Alsace (15,7). Le Midi-Pyrénées connaît la plus faible prévalence (9,6%).
L'augmentation de l'obésité est persistante depuis 9 ans. Elle tend cependant à s'atténuer par rapport aux enquêtes précédentes. Toutes les générations sont pourtant touchées, que ce soit les jeunes qui ont une corpulence supérieure et une obésité plus fréquente que leurs aînés ou les personnes de plus de 65 ans.
La fréquence du "surpoids" s'est stabilisée, mais le nombre de personnes - de femmes en particulier - touchées par les formes les plus sévères d'obésité augmente.
D'une manière générale, l'obésité survient plus tôt dans la vie. Il faut par conséquent la prévenir dès le plus jeune âge. Cette prévention passe par plus d'activité physique et une alimentation plus équilibrée. En cette matière, tous les experts s'accordent pour dire que les déjeuners servis dans les cantines scolaires soient exemplaires et que l'école joue aussi son rôle. Ils estiment que la collation du matin doit être supprimée. Autrement dit, le petit-déjeuner doit, dans toute la mesure du possible, être pris avant de partir à l'école sous la responsabilité des parents.
M.H.