Santé - L'Etat compte sur les collectivités pour l'opération "Un fruit pour la récré"
A l'occasion d'un déplacement à Bordeaux le 6 mai, Michel Barnier a lancé avec Alain Juppé, le maire de la ville, et le chef Cyril Lignac l'opération "Un fruit pour la récré". Montée avec l'ensemble des acteurs de la filière des fruits et légumes frais ou transformés, elle consiste en une distribution gratuite d'au moins un fruit par semaine, en plus des repas, aux enfants des écoles primaires et maternelles ou fréquentant les centres aérés. L'objectif est d'accroître la consommation des fruits et légumes, qui reste encore très en deçà des préconisations du programme national nutrition santé (PNNS), soit 5 fruits et légumes différents par jour pour une ration globale de 400 grammes. Annoncée par le ministre de l'Agriculture, l'opération repose toutefois presque très largement sur les collectivités territoriales. Le ministère s'engage en effet uniquement à cofinancer l'achat des fruits pour les 1.000 premières écoles situées en zone d'éducation prioritaire qui prendront part à l'opération. Michel Barnier s'efforcera également de mobiliser des sponsors privés et s'attachera, "pendant la Présidence française de l'Union européenne, à faire avancer le projet de la Commission de mobiliser des fonds communautaires au profit de telles opérations".
Les collectivités qui souhaitent se lancer dans cette opération peuvent télécharger le cahier des charges sur le site du ministère. Celui-ci fournit tous les éléments nécessaires à sa mise en place. Il donne en particulier toutes les informations nutritionnelles et organisationnelles nécessaires : modalités de distribution, type et qualité des fruits distribués, origine, filières d'approvisionnement de proximité, ainsi que des modèles de délibération du conseil municipal... Il détaille également l'accompagnement pédagogique de l'opération. Plus inhabituel dans ce type d'appel à contribution des collectivités, le cahier des charges fournit des éléments sur le prix de revient de l'opération. Il évalue ainsi le coût de la distribution à environ 20 centimes d'euro le fruit livré. A raison d'un fruit par semaine et pour 36 semaines de classe, le prix de revient de l'opération serait de l'ordre de 9,24 euros par enfant et par an pour une distribution en école élémentaire et d'environ 7 euros en école maternelle (compte tenu de portions de fruits à distribuer plus réduites). L'opération devrait être blanche dans les centres de loisirs, les fruits remplaçant un autre élément du goûter fourni par le centre. Les écoles situées en ZEP (et/ou appartenant aux réseaux ambition réussite) bénéficient d'un cofinancement de l'Etat à hauteur de 50% du coût de la distribution des fruits, dans la limite de 5 euros par enfant et par an et dans celle des crédits disponibles. L'Union européenne pourrait mettre en place prochainement, sous l'impulsion de la commissaire à l'Agriculture, un financement complémentaire.
Jean-Noël Escudié / PCA