Habitat - L'USH se dote d'un observatoire de performance énergétique du logement social
Alors que la question de la consommation des logements en énergie et de leur impact environnemental prend une importance sans cesse croissante, l'Union sociale pour l'habitat (USH) a décidé de se doter d'un observatoire de la performance énergétique du logement social. Sa mission sera d'"observer, mesurer, comparer, analyser, évaluer et partager les performances énergétiques et économiques des logements du mouvement HLM". Plus précisément, l'observatoire sera chargé de "recenser la nature et les caractéristiques des travaux menés, les solutions innovantes mises en place, les coûts et les financements, de mettre en évidence des écarts dus à l'inadaptation des règles de l'art ; d'analyser les retours d'expériences des organismes Hlm sur les bonnes pratiques, les conditions de réussite et de reproductibilité, les améliorations à apporter sur les plans techniques, financiers, contractuels et réglementaire". Il devra aussi évaluer l'impact des travaux sur le montant des loyers ou sur les charges des accédants, mais aussi recueillir le degré de satisfaction des habitants.
La création de l'observatoire s'inscrit dans le cadre du "plan d'action développement durable pluriannuel" mis en place par l'USH. Le coût de cette structure sera pris en charge par le programme "Règles de l'art Grenelle Environnement 2012", mis sur pied en 2010 par une convention signée par l'Etat et les principaux acteurs du logement et de l'énergie (EDF, Capeb, FFB, CSTB...), ainsi que le comité stratégique du plan Bâtiment du Grenelle Environnement. Deux autres partenaires - GRDF et Promotelec - contribuent également au financement de l'observatoire.
Les investigations de ce dernier couvriront la période 2011-2015. Elles s'appuieront sur trois éléments complémentaires. Le premier consistera en des enquêtes statistiques portant sur des opérations neuves bénéficiant du label BBC (bâtiment basse consommation) et sur des rénovations menées par des organismes Hlm ayant fait appel à l'éco-prêt. La seconde composante de l'étude comprendra des évaluations qualitatives d'opérations réceptionnées ou en passe de l'être, avec un échantillon prévu de dix opérations neuves certifiées BBC et de 30 rénovations "dans l'esprit du Grenelle". Enfin, le dernier volet correspond à la mise en place d'un "programme d'instrumentation" sur un échantillon de 21 opérations performantes sur le plan thermique (14 opérations neuves BBC et 7 rénovations). L'objectif de cette troisième composante est d'évaluer les performances réelles au regard de celles attendues et de dégager ainsi des pistes d'amélioration.
Au-delà des très nombreux enseignements utiles aux professionnels du logement que ne devrait pas manquer d'apporter l'observatoire, l'un des buts affichés de cette création est aussi de lutter contre l'idée reçue qui veut que les logements Hlm sont des "passoires thermiques". L'USH rappelle au passage que les logements sociaux sont au contraire, en moyenne, "30% plus performants en économie d'énergie que les logements du secteur privé". "Les passoires thermiques, ce ne sont pas les HLM", tranchait ainsi en avril dernier le président de l'USH, Thierry Repentin, en présentant la deuxième édition du baromètre d'image du logement social (voir notre article du 13 avril). Il rappelait alors aussi que seulement 3% des 4,3 millions de logements gérés par les organismes HLM sont en catégorie F et que le parc social représente 17% des logements français mais seulement 11% des émissions de CO2.