L'USH publie le premier rapport d'impact du secteur HLM
Ce premier rapport présente "les efforts et les réalisations du secteur HLM en termes d’impacts sociaux et environnementaux", déterminés selon la logique et la méthodologie de "l’investissement d’impact". Au regard de sept "facteurs d'impact" (offre, publics, qualité, service, environnement, vie des quartiers...), ce document permet de synthétiser et de mettre en perspective une série de données jusqu'alors éparses.
Si l'USH (Union sociale pour l'habitat) vient de décider – crise sanitaire oblige – le report de son congrès annuel à septembre 2021 (voir notre article ci-dessous du 21 juillet 2020), elle n'entend pas pour autant rester à l'écart du débat sur le rôle du logement, et plus particulièrement du logement social, dans la relance de l'économie et l'évolution de la société. L'association publie ainsi son premier rapport d'impact du secteur HLM, cofinancé par la Banque des Territoires. Pour Jean-Louis Dumont, qui achèvera bientôt son mandat de président de l'USH, l'objectif est de "présenter les efforts et les réalisations du secteur HLM en termes d'impacts sociaux et environnementaux (...), en appliquant au secteur HLM la logique et la méthodologie de 'l'investissement d'impact', qui repose sur l'exposé d'une série d'indicateurs quantitatifs et d'exemples illustratifs".
Sept "facteurs d'impact"
Plus précisément, cette mesure de l'impact des investissements du secteur fait appel à différents repères : les objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD), des indicateurs sectoriels fixant des critères de performance spécifiquement liés au secteur HLM, les "rapports et données transparents, compréhensibles et accessibles concernant les activités et l'impact des acteurs HLM étudiés", les principes clés du Global Impact Investing Network (GINN), ainsi que les principes applicables aux obligations sociales (Social Bonds Principles) de l'International Capital Market Association (ICMA), "ce qui assure une garantie de pertinence et de transparence pour les investisseurs actuels et potentiels".
Fort de cette approche, le rapport passe au crible sept "facteurs d'impact" : développer l'offre en logements financièrement accessibles, assurer le caractère abordable des logements, cibler les publics bénéficiaires, assurer la qualité des logements et leur adaptation à la demande, assurer la qualité de service au quotidien, prendre des mesures responsables pour la protection de l'environnement et la baisse de la consommation d'énergie et, enfin, contribuer à la vie des quartiers.
Sur chacun de ces indicateurs, on se retrouve en terrain connu, car ils reprennent, mais en prenant soin de l'attester et de le quantifier, le plaidoyer récurrent de l'USH en faveur du logement social déployé dans ses différentes publications et dans ses congrès. L'originalité du document est de recourir à une batterie d'indicateurs et de mettre en perspective les résultats avec les référentiels évoqués plus haut. On peut ajouter également une volonté de pédagogie assumée, afin de rendre la démonstration accessible au plus grand nombre.
La preuve par les chiffres et par l'exemple
Chacun des sept facteurs d'impact comporte ainsi une description de l'impact effectif ou potentiel attendu, en rapprochant différentes données. Sur le premier impact par exemple (Développer l'offre en logements financièrement accessibles), les efforts soutenus du secteur HLM pour la production de logements sociaux (8 milliards d'euros d'investissements en 2006, plus de 13 milliards en 2017) sont mis en perspective avec la persistance de 4 millions de personnes mal logées et avec une demande de logements sociaux qui reste élevée (2,1 millions de demandeurs à la fin de 2018, dont 33% déjà locataires du parc HLM).
Chaque facteur d'impact est également assorti d'une série d'indicateurs chiffrés, qui doivent permettre un suivi de l'évolution au fil des ans et des rapports, et d'un rappel des objectifs de développement durable liés au facteur étudié. De même, pour "humaniser" le document, la présentation de chaque facteur d'impact est accompagnée d'un ou deux exemples de terrain illustrant concrètement la portée de l'impact sur la vie des habitants et du territoire.
Au final, le document n'apporte pas vraiment d'informations nouvelles sur le secteur du logement social mais a le grand mérite de synthétiser et de mettre en perspective, au regard d'objectifs environnementaux et sociétaux incontestables, une série de données jusqu'alors éparses.