Archives

Modes de garde - L'Unicef classe la France au troisième rang mondial pour l'accueil de la petite enfance

Souvent citée en exemple, la politique familiale menée avec constance depuis l'après-guerre explique sans doute, pour une bonne part, la situation particulière de la France au sein des pays développés. Celle-ci se caractérise en effet par la combinaison d'un taux de fécondité élevé et d'un taux d'activité féminine important. Ce "modèle français" vient de recevoir une reconnaissance officielle avec la publication de l'étude menée par le centre de recherche Innocenti de l'Unicef. Ce rapport, qui porte sur 25 pays développés membres de l'OCDE, classe ces derniers en fonction de leurs services de garde et d'éducation des jeunes enfants : existence de congés parentaux, formation du personnel, pourcentage du PIB consacré à la petite enfance... Le classement consiste à noter chaque pays sur dix critères, sous la forme d'un choix binaire (le critère est rempli ou non), ce qui donne une note maximale de 10. Avec 8 points, la France occupe la troisième marche du podium, derrière la Suède (10 points) et l'Islande (9 points), à égalité avec le Danemark, la Finlande et la Norvège. Elle est ainsi le seul pays non-nordique à figurer dans le peloton de tête. A l'inverse, le Canada et l'Irlande ferment la marche avec un point, tandis que le Royaume-Uni (5 points), l'Allemagne et l'Italie (4 points chacune) figurent en milieu de classement.
Si l'on regarde les différentes composantes du classement général, il apparaît que le système français présente un certain nombre de points forts. C'est le cas, par exemple, de la scolarisation des enfants de 4 ans, pour laquelle la France est le seul pays, avec l'Italie et l'Espagne, à afficher un taux de 100%. C'est également le cas du congé parental, pour lequel la France occupe le second rang derrière la Norvège, à la fois en termes de durée et d'effectivité du congé. Autre point fort : la part du PIB allouée aux services d'accueil et d'éducation préscolaire des enfants (1,2%), qui vaut à la France la cinquième place sur ce critère.
Les deux points faibles du dispositif français (0 point attribué) concernent respectivement le "rapport d'encadrement minimum de 1 à 15 dans les services d'éducation préscolaire" et la "portée quasi universelle des services sanitaires de base pour les enfants". Sur ce dernier point, la France se situe plutôt en milieu de classement ou à la fin du premier tiers, notamment pour l'insuffisance pondérale à la naissance et pour la couverture vaccinale des enfants de 12 à 23 mois.

 

Jean-Noël Escudié / PCA