Petite enfance - 30 millions d'euros pour développer les modes de garde dans les quartiers du plan Espoir banlieues
A l'occasion d'un déplacement dans le quartier des Minguettes à Villeurbanne (Rhône) le 17 novembre, Nadine Morano, la secrétaire d'Etat chargée de la famille, et Fadela Amara, la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville, ont annoncé le déblocage d'une enveloppe de 30 millions d'euros, destinée à développer les modes de garde dans les quartiers prioritaires du plan Espoir banlieues. L'objectif affiché du protocole signé entre les deux ministères est de "créer des modes de garde souples, adaptés aux contraintes des personnes vivant dans ces quartiers (emploi peu qualifié, horaires de travail atypiques, faible niveau de revenu, enclavement géographique), afin de leur permettre de gagner en autonomie et de s'insérer professionnellement". En pratique, un appel à projets sera lancé "d'ici le premier trimestre 2009", afin d'identifier les microstructures qui pourront bénéficier du soutien financier de l'Etat. De façon plus large, cette initiative s'inscrit dans la politique générale d'assouplissement des modes de garde, afin de mieux les adapter aux évolutions du travail et d'accélérer le rythme des créations de places, condition indispensable pour parvenir à la mise en oeuvre du droit au logement opposable à l'horizon 2012. Plusieurs mesures récentes ou en cours participent du même objectif, comme l'assouplissement des règles d'encadrement des crèches ou le passage de trois à quatre du nombre d'enfants susceptibles d'être accueillis par une assistante maternelle (voir nos articles ci-contre).
Dans le même esprit, Nadine Morano a profité de son passage dans la capitale rhônalpine pour signer une convention avec les hôpitaux lyonnais, comme elle l'avait déjà fait, le 7 octobre dernier, avec l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (voir notre article ci-contre). L'objectif est de mettre à la disposition de la population les places des crèches hospitalières destinées aux enfants du personnel et qui ne sont pas toujours utilisées à plein (avec des taux d'occupation variant souvent entre 40 et 70%). L'originalité de l'accord est de ne pas se cantonner aux Hospices civils de Lyon, mais de s'étendre à tous les établissements de l'agglomération : centre hospitalier du Vinatier (psychiatrique), établissements de la Mutualité Française du Rhône et hôpitaux privés. En contrepartie de la mise à disposition de ces places inoccupées, les établissements signataires bénéficieront de financements de la caisse d'allocations familiales. Ces nouvelles conventions conclues lors du déplacement en Rhône-Alpes s'inscrivent dans le cadre de l'objectif de création de places "nécessaires au respect des engagements du président de la République", soit entre 200.000 et 400.000 places nouvelles d'ici à 2012.
Jean-Noël Escudié / PCA