Social - L'Unaf voit dans la politique familiale du gouvernement "une immense déception"
L'Union nationale des associations familiales (Unaf) réagit vigoureusement aux récentes annonces du gouvernement en matière de politique familiale. Cette réaction porte tout particulièrement sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2018, présenté le 28 septembre 2017 (voir notre article ci-dessous du même jour). Dans une longue déclaration en date du 3 octobre, l'Unaf "rappelle à l'Elysée les engagements du candidat Macron".
Une "entreprise de démantèlement de la politique familiale"
L'association dénonce en particulier "des réductions massives sur la Paje [prestation d'accueil du jeune enfant, ndlr], d'un montant sans commune mesure avec l'annonce médiatique donnée deux jours avant sur l'augmentation du complément mode de garde réservé aux familles monoparentales". Pour l'Unaf, "ces nouvelles coupes financières à l'encontre des familles, au total de 450 millions d'euros (500 millions d'euros de moins sur la Paje et 40 millions d'euros de plus sur le complément familial) sont d'autant plus inacceptables que la branche famille n'est plus en déficit".
Mais, au-delà de ces mesures prévues dans le PLFSS, l'Unaf s'inquiète aussi fortement des déclarations d'Olivier Véran, le rapporteur général (LREM) de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, qui "a lancé dans les médias l'idée de supprimer les allocations familiales pour une partie des familles (à partir de 6.000 euros avec deux enfants), poursuivant ainsi l'entreprise de démantèlement de la politique familiale". Pour mémoire, l'Unaf s'était également vivement opposée à la modulation des allocations familiales, mise en œuvre par le précédent gouvernement.
Pour l'association, les conséquences des décisions prises ces dernières années se lisent dans un certain nombre de "signaux d'alarme" : baisse des naissances, baisse du taux d'emploi des femmes et baisse du recours aux modes de garde.
De l'attente à la déception
Dans un communiqué du 28 septembre, le jour de la présentation du PLFSS, l'Unaf disait déjà avoir découvert "avec stupeur et une immense déception" les mesures contenues dans le projet de loi. D'habitude plus modérée, l'association ne mâche pas ses mots : "Alors que la branche famille est redevenue excédentaire, il est inadmissible que les aides aux familles soient à nouveau réduites. Annoncer une micro-mesure [la hausse du CMG, ndlr] pour minimiser une nouvelle réduction de la politique familiale, beaucoup plus massive, qui pèsera sur les familles avec jeunes enfants, y compris les plus modestes et les plus fragiles, est scandaleux".
La déception est d'autant plus grande pour l'association que, quelques jours plus tôt, lors du conseil d'administration de la Cnaf du 18 septembre en présence d'Agnès Buzyn (voir notre article ci-dessous du 21 septembre 2017), l'Unaf en appelait à la ministre des Solidarités et de la Santé pour enrayer la réduction progressive de la part de la politique familiale dans le PIB. Elle demandait au gouvernement de "réparer les dommages causés à la politique familiale" et de "redonner des perspectives aux familles", en particulier à travers la convention d'objectifs et de gestion (COG) 2018-2022, en cours de finalisation entre la Cnaf et l'Etat.