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Transports - L'intérêt de l'autopartage en ville se précise

Le 21 mars, les résultats d'une étude inédite réalisée au niveau national auprès des usagers de l'autopartage ont été rendus publics. Ils montrent notamment que l'autopartage permet de réduire le nombre de voitures individuelles en circulation et de libérer des places de stationnement.

Pour mettre en route un service d'autopartage, il manquait jusqu'alors aux collectivités un élément-clé : une étude mesurant les apports de ces services en termes de report modal. C'est chose faite grâce au travail du cabinet 6T-Bureau de recherche. "Des contacts avec la communauté urbaine de Bordeaux, qui s'intéresse de longue date à l'autopartage et dispose d'une société coopérative d'intérêt collectif (Scic) assurant ce service sur son territoire, nous ont aiguillés sur la voie et convaincu de l'intérêt de réaliser cette enquête", raconte Nicolas Louvet, directeur du bureau de recherche 6T. Cette structure, qui travaille par ailleurs sur divers chantiers de la mobilité urbaine pour le compte de collectivités, s'est rapprochée pour la mener d'un acteur incontournable, le réseau d'entreprises d'autopartage France-Autopartage, et a bénéficié du soutien de l'Ademe.

Principaux enseignements

Premier enseignement de cette enquête réalisée en ligne et à laquelle ont répondu près de 2.100 abonnés à une vingtaine de services d'autopartage : le passage à l'autopartage a permis à ces usagers de réduire de 40% le nombre de kilomètres qu'ils effectuent sur route, soit en moyenne 2.000 kilomètres parcourus en moins par an. Leur motivation est avant tout économique. S'ils se tournent vers ce service, c'est pour "continuer à utiliser une voiture sans subir les coûts liés à sa possession", indique l'étude. Le gain en coûts de stationnement est évoqué. "C'est d'ailleurs l'un des apports trop peu mis en avant de l'autopartage : une voiture d'autopartage remplace neuf voitures individuelles et libère huit places de stationnement. C'est un gain de place non négligeable dans certaines villes", précise Jean-Baptiste Schmider, directeur de France-Autopartage.
Cette étude met en avant un autre aspect qui intéressera les collectivités : en affranchissant ses utilisateurs de la voiture particulière, l'autopartage incite à utiliser d'autres modes de déplacement. "A Paris, le service Autolib' a fait connaître les bus à ses usagers ", illustre Nicolas Louvet. A une nuance près : l'autopartageur ne va pas forcément vers les transports en commun mais aussi vers d'autres modes : vélo, marche à pied, covoiturage, etc. "Véritable déclencheur de multimodalités, un tel service est donc utile aux collectivités car il leur permet d'éparpiller les usages et de ne pas tout miser sur un seul mode. Enfin, le rôle de compensation qu'il remplit en fait un levier pour l'acceptabilité des politiques de restriction de la voiture en ville", conclut Nicolas Louvet.