Archives

Transports - Une étude fait le point sur le développement de l'autopartage en France et à l'étranger

A l'heure où de plus en plus de collectivités françaises s'intéressent à l'autopartage en s'inspirant d'initiatives privées pionnières, une étude de l'Atelier parisien d'urbanisme (1) tombe à pic pour les éclairer sur le sujet. Sur le cadre juridique existant d'abord, où le flou persistant entre autopartage et location classique pénalise l'action des pouvoirs publics. En effet, "le caractère non privatisable du domaine public en droit français empêche les collectivités (qui le souhaiteraient) de réserver des places de stationnement sur voie publique aux sociétés d'autopartage pour donner une visibilité au système, ce qui n'est pas le cas en Belgique, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, etc.", note cette étude. De même, la Loi d'orientation des transports intérieurs (Loti) empêche de le reconnaître comme un service de nature collective et publique.

D'où l'intérêt de la proposition de loi faite en 2005 par le sénateur du Bas-Rhin Roland Ries, l'actuel maire de Strasbourg, visant à donner un statut légal à l'autopartage en autorisant les villes à soutenir son développement sur les plans logistique et financier. Adoptée par le Sénat, elle a été transmise à l'Assemblée nationale. Anticipant la loi, des villes comme Paris ou Strasbourg réservent d'ores et déjà à l'autopartage des emplacements sur voirie sous forme d'occupation temporaire du domaine public. Lille a même intégré l'autopartage à son projet de mobilité et impulsé la création d'une société coopérative d'intérêt collectif (Scic) dédiée. Suivant l'exemple de Montpellier, Toulouse, Tours, Orléans et Annecy étudient ou lancent des appels d'offres qui vont aussi dans ce sens.

Dès lors, les retours d'expériences locales et tableaux comparatifs de services fournis par cette étude s'imposent comme un outil précieux pour les acteurs publics planchant sur ce dossier. S'ils ont généralement conscience que des expériences abouties d'autopartage sont menées à l'étranger, ils n'ont pas forcément sous la main les historiques, performances et analyses du niveau local d'implication des collectivités dans ces projets. Cette étude offre donc une vue d'ensemble claire et concise de ce qui se fait de mieux sur le sujet. En Suisse, en Allemagne ou en Belgique, par exemple, les opérateurs de transport public et d'autopartage couplent leurs services pour renforcer l'intermodalité. A Hanovre, l'opérateur de transports urbains va jusqu'à intégrer ce service à une offre de titre unique incluant déplacements en bus ou en véhicule autopartagé. L'étude passe aussi en revue les évolutions d'usages de l'espace public qu'engendre la pratique de l'autopartage, ainsi que les leviers incitatifs existants sur le plan institutionnel, aussi bien interrégional qu'européen. Elle se termine sur une synthèse des pistes de développement potentiel de l'autopartage à Paris.

 

(1) L'autopartage et autres modes alternatifs à la possession de la voiture particulière. Expériences à Paris, en France et à l'étranger, étude à commander auprès de l'Apur, 5 euros, 45 pages, contact : 01 42 71 28 14

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions

 

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis